Guyane: vaste opération pour faire fuir les chercheurs d’or clandestins

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Un véhicule brûlé sur le site d'une mine dor abandonnée près du village de Cacao, en Guyane, le 10 juin 2019 © AFP/Archives jody amiet

Cayenne (AFP) – Plusieurs centaines de militaires ont été mobilisés pendant sept semaines en Guyane pour une opération de lutte contre l’extraction d’or illégale, afin de « neutraliser » les principaux sites d’orpaillage clandestin, a annoncé mercredi la préfecture de ce territoire français limitrophe avec le Surinam et le Brésil.

Du 21 octobre au 9 décembre, « des forces de gendarmerie appuyées par des militaires des forces armées en Guyane ont été engagées dans une opération dite +renforcée+ de lutte contre l’orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie », a précisé le préfet de la région Guyane, région située à plus de 7.000 kilomètres de Paris.

Au plus fort de l’opération, « plus de 500 soldats des composantes terrestre, aérienne et maritime des forces armées en Guyane ont été déployés », selon la préfecture, tant sur le littoral « pour intercepter les flux logistiques » que sur la façade Ouest du département, le long du fleuve Maroni qui marque la frontière entre Guyane et Suriname.

« L’objectif de cette opération majeure était de neutraliser et tenir les principaux sites (…) afin de précipiter le départ » des chercheurs d’or clandestins hors du territoire, selon le communiqué.

D’après la préfecture, le préjudice financier pour les garimpeiros – « mineurs » en portugais, terme désignant les orpailleurs illégaux en Guyane – s’élève « à environ 4 millions d’euros ». Cinquante tonnes de matériel et de denrées diverses, 30.000 litres de carburant, 12 km de tuyaux de chantier, six concasseurs, 90 groupes électrogènes, 37 quads, 15 pirogues et leurs moteurs ont été saisis.

Seuls 750 grammes d’or ont été saisis. Les forces armées ont également détruit 900 carbets – constructions en bois servant d’abri aux mineurs clandestins – et mis la main sur 3 kg de mercure et 140 moteurs de motopompe.

Ces moteurs sont essentiels dans l’extraction aurifère illégale qui se concentre principalement sur l’or alluvionnaire, en surface. À l’aide de lances à eau, les « garimpeiros » raclent le sol, concassent les sédiments et agglomèrent les paillettes d’or avec le mercure, interdit dans l’orpaillage depuis 2006 en raison de sa toxicité.

Située dans le Nord-Est de l’Amérique du Sud, la Guyane compte 296.711 habitants. On extrait de son sous-sol de grandes quantités d’or, un de ses principaux produits d’exportation avec le bois et le poisson, selon le site internet du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.

D’après les opérateurs miniers locaux, 10 tonnes d’or seraient extraites illégalement de Guyane chaque année par les « garimpeiros ».

© AFP

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