Yellowstone, Pyrénées, Kilimandjaro : ces glaciers emblématiques vont dispaître, alerte l’Unesco

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Le glacier d’Ossoue sur le pic du Vignemale dans les Pyrénées françaises, le 5 septembre 2021 © AFP/Archives Matthieu RONDEL

Paris (AFP) – Plusieurs glaciers du monde parmi les plus emblématiques, dont le Yellowstone, les Pyrénées et le Kilimandjaro, vont disparaître d’ici à 2050 « quel que soit le scénario climatique », a prévenu jeudi l’Unesco à quelques jours de la COP 27.

L’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) appelle ainsi à « rapidement réduire les émissions de CO2 » pour préserver les autres glaciers qu’elle a inscrits au patrimoine mondial.

L’étude porte sur 18.600 glaciers de 66.000 km2 au total répartis sur 50 sites du patrimoine mondial, soit 10% de la surface glaciaire totale de la terre, précise l’Unesco.

Sur un tiers de ces sites, les glaciers vont complètement disparaître. Les autres « pourraient être sauvés si nous limitions le réchauffement climatique à 1,5 degré » par une réduction « drastique » des émissions de gaz à effet de serre, prévient l’organisation.

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Les glaciers du patrimoine mondial fondent à raison de 58 milliards de tonnes de glace chaque année, soit le volume d’eau utilisé annuellement par la France et l’Espagne, contribuant 5% à l’élévation mondiale du niveau de la mer, selon le rapport.

La vitesse du recul des glaciers « inquiète », d’autant plus que « la fonte s’accélère », a détaillé à l’AFP Tales Carvalho Resende, co-auteur de l’étude.

Selon le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) paru au printemps, la fonte des glaces et des neiges est l’une des dix menaces majeures causées par le réchauffement climatique.

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La conférence COP 27 de l’ONU sur le climat, qui se tient du 6 au 18 novembre dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, « aura un rôle crucial à jouer pour aider à trouver des solutions », a souligné la directrice de l’Unesco, Audrey Azoulay, dans un communiqué.

Les glaciers des sites classés au patrimoine mondial sont un échantillon représentatif de « tous les types de glaciers » du monde. La fonte se constate partout, et principalement en Amérique du Nord et dans l’Arctique.

L’ensemble des glaciers classés en Afrique va disparître d’ici à 2050, notamment ceux du Parc national du Kilimandjaro, en Tanzanie, ou du Mont Kenya.

En Europe, les glaciers des Pyrénées-Mont Perdu en France et en Espagne devraient disparaître, au même titre que ceux des Dolomites en Italie, du haut lieu tectonique suisse Sardona et des parcs nationaux du Yellowstone et de Yosemite aux Etats-Unis. Trois sites classés en Russie vont également voir leurs glaciers fondre entièrement.

Au total, les glaciers de 17 sites classés au patrimoine mondial n’existeront plus d’ici à 2050, projette l’Unesco, à partir d’une analyse de données satellitaires réalisée avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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Les glaciers des aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan en Chine ont vu leur volume divisé par plus de deux et fondent actuellement le plus rapidement parmi les sites classés.

Si les émissions de gaz à effet de serre restaient à leur niveau actuel, « environ 50% des glaciers du patrimoine mondial pourraient presque entièrement disparaître d’ici 2100 », s’alarme encore l’organisation.

L’impact sera « environnemental, sur la biodiversité et sur les ressources d’eau », souligne M. Carvalho Resende, sans « oublier que ces glaciers ont également une importance culturelle pour les communautés locales ».

La fonte expose « des millions de personnes » au « manque d’eau et au risque accru de catastrophes naturelles », renchérit Bruno Oberle, directeur général de l’UICN, dans le communiqué.

En insistant sur les glaciers les plus connus, l’Unesco espère provoquer une « une prise de conscience » plus forte pour des engagements « plus ambitieux », selon M Carvalho Resende.

Au-delà d’un appel à une réduction des émissions, l’Unesco demande la création d’un « fonds international pour la surveillance et la préservation des glaciers ».

« Il y a toujours un manque de données assez important », pointe le co-auteur.

Par ailleurs, « même si on arrête drastiquement les émissions, les glaciers vont continuer à reculer » et « il faudra mettre en place des actions d’adaptation » face aux bouleversements inévitables que cela provoquera, note-t-il.

© AFP

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