La Gazelle Tech, l’automobile électrique poids plume « Made in Bordeaux »

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Gaël Lavaud, créateur de Gazelle Tech, pose à côté d'un de ses véhicules électriques ultralégers à Blanquefort, en Gironde, le 12 juillet 2022 © AFP Thibaud MORITZ

Blanquefort (France) (AFP) – Près de Bordeaux, un nouveau petit constructeur Gazelle Tech veut révolutionner le marché automobile en phase d’électrification massive, en développant un véhicule ultraléger à faible impact environnemental qu’il espère commercialiser dès 2024.

Partant du constat que « 75% de la consommation d’un véhicule est liée à son poids », la start-up de Blanquefort, dans la métropole bordelaise, a développé une technologie brevetée en matériaux composites, à base de fibre de verre, afin d’alléger drastiquement le poids de la voiture.

Sur la balance, ce prototype aux lignes douces de petit SUV urbain et à l’habitable sans fioriture, pèse 900 kilos contre 1,5 tonne pour ses concurrents.

« Cette technologie permet de conserver le confort et la sécurité d’un véhicule moderne tout en retrouvant la légèreté qu’on a perdue au fil des années avec la complexification des véhicules », décrit son concepteur Gaël Lavaud qui s’inspire du « monde des quadricycles » (voitures sans permis).

Pour cet ingénieur, docteur en mécanique, qui a travaillé chez Renault sur l’allègement des châssis et des moteurs, puis développé des véhicules utilitaires électriques chez Goupil, « faire léger, ça existe depuis longtemps. Ce qui est difficile c’est de faire léger et robuste ».

Avec son sigle de cornes de gazelle, l’automobile « la plus légère du marché » pourrait voir son châssis encore allégé, « avec une optimisation des éléments périphériques » et partiellement recyclable, grâce à l’usage de fibres naturelles en chanvre et en lin.

Le véhicule fonctionne avec des batteries de 20kWh pour une autonomie de « 180 kilomètres », souligne la TPE. Elles sont rechargeables en quatre heures pour environ « 2 euros sur n’importe quelle prise domestique ».

L’Agence de la transition écologique écrit d’ailleurs, dans son dernier avis publié mercredi, qu’une voiture doit avoir une batterie « de capacité raisonnable, inférieur à 60 kWh » pour avoir un « impact carbone deux à trois fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique ».

« Avec une batterie de taille supérieure, l’intérêt environnemental n’est pas garanti », ajoute l’Ademe qui défend « un modèle de véhicule le plus petit et léger possible ».

« 2CV du XXIe siècle »

Nicolas Meunier, chef de projet mobilité du cabinet de conseil Carbone 4, plaide aussi pour des « voitures moins énergivores » et donc allégées.

« Répliquer le modèle du SUV thermique dans le champ de l’électrique est l’exemple parfait de la +fausse bonne idée+: un SUV a une empreinte carbone deux fois supérieure à une citadine sur sa durée de vie », détaille-t-il.

« Un litre d’essence, c’est 10 kilos de batteries, selon M. Lavaud. Si on fait le calcul: pour l’équivalent de 50 litres d’essence, on a besoin de 500 kilos de batteries. Les énormes SUV électriques n’ont rien à voir avec l’écologie. »

L’objectif de Gazelle Tech est de concurrencer la Dacia Spring, le modèle grand public le moins cher du marché européen. Avec un prix d’achat similaire de 20.000 euros, hors aides de l’Etat, le constructeur vise le marché des flottes d’entreprises et collectivités territoriales.

Aux antipodes des gigantesques usines des constructeurs automobiles, ce véhicule sera assemblé dans des « micro-usines » formées de conteneurs aménagés.

Car « avec sa philosophie de 2CV du XXIe siècle », son châssis s’assemble « comme un Lego ».

« Contrairement à un châssis automobile classique qui comporte jusqu’à 300 pièces, on n’en a que 10 qui peuvent s’assembler n’importe où et sans outils en une heure », assure le chef d’entreprise qui a reçu en 2018 le prix de l’innovation mondiale au Mondial.Tech, en marge du Mondial de l’Auto qui a débuté lundi.

« Chaque opérateur sera capable de monter un véhicule de A à Z. Cela permettra de maintenir de l’emploi là où il risque de disparaître avec le passage à l’électrique et de redonner du sens au travail », assure l’inventeur.

L’entreprise a d’ailleurs conclu un partenariat avec l’AFPA (centre de formations professionnelles qualifiantes pour adultes) qui proposera une formation diplômante pour monter et entretenir des Gazelle dans « n’importe quelle concession automobile ».

L’entreprise, qui a déjà collecté deux millions d’euros, a lancé une troisième levée de fonds à plus grande échelle pour lancer son déploiement en 2024.

© AFP

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3 commentaires

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    • ménard jean

    actuellement certains avions d’AIR FRANCE volent grâce à l’huile végétale il serait aussi bon pour la planète de développer de façon plus importante comme l’a fait le suisse avec des panneaux solaires

    • Pasquier Raphaël

    Bravissimo et merci ! Bonne suite y compris pour la Suisse

    • Pasquier

    Merci,
    où et quand pouvoir l’acheter en Suisse près de Bulle (Fribourg)