Sécheresse : les entreprises de l’eau appellent les usagers à « la sobriété »

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Sol craquelé par la sécheresse dans le vignoble de Saint-Emilion, en Gironde, le 1er juin 2022 © AFP/Archives Philippe LOPEZ

Paris (AFP) – Les entreprises de l’eau ont appelé lundi tous les usagers, agriculteurs, industriels, services publics… à « la sobriété » dans leurs consommations face à la sécheresse.

Alors que 35 départements sont déjà soumis à des restrictions d’usage, le manque d’eau pourrait menacer d’ici à la fin de l’été une grande part du territoire national, avec déjà certaines nappes souterraines dans un état préoccupant (en Provence-Alpes Côte d’Azur, Bas-Dauphiné, Vendée, Charentes, Maine, Touraine…), souligne la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E), qui distribuent l’eau potable à 60% des Français.

L’association rappelle la situation de l’été 2019, au cours duquel 88 départements avaient été soumis à des restrictions et certaines communes rurales approvisionnées par camions citernes.

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« Ne pas revivre ces situations problématiques pour la population et pour les activités économiques impose d’anticiper », souligne la FP2E, qui réunit les sociétés privées gérant ces marchés après mise en concurrence (Saur, Suez, Veolia…)

A l’Etat et aux collectivités territoriales, elles réclament « une planification de la politique de l’eau volontariste, à la hauteur de la nouvelle donne climatique ».

Elles prônent notamment la mise en place d’interconnexions, là où la fragilité d’un captage peut être compensée par un autre, et le renforcement de la digitalisation des services (détection des fuites avant et après compteurs, structures tarifaires saisonnières).

La FP2E préconise aussi l’accélération de la mise en œuvre des « solutions fondées sur la nature » (préserver les zones humides, désimperméabiliser), dont l’efficacité est attendue sur le long terme, associées à des solutions plus technologiques (recharge de nappes, réutilisation des eaux usées traitées…)

D’ores et déjà, dans les services dotés de télé-relevés, des structures tarifaires saisonnières peuvent être mises en œuvre, sur décision de chaque collectivité, pour encourager une consommation responsable en périodes de crise, suggèrent ces professionnels.

Un épisode de très forte chaleur est attendu cette semaine après un printemps particulièrement chaud et sec, qui a déjà provoqué sur une grande part de l’Hexagone une sécheresse des sols faisant craindre pour les récoltes.

© AFP

5 commentaires

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    • DENISE laurent

    Les prévisions ne sont pas mauvaises elles sont TRES MAUVAISES… des remontées d’air
    chaud (qui se forment sur les zones sans végétation) vont arriver en France sur des zones déjà affectées lourdement par la sécheresse … Le pire est à prévoir !
    La SEULE façon de prévenir les incendies c’est d’arroser en PRÉVENTIF, on pourrait même le faire avec des canadairs en larguant en altitude pour que la masse d’eau ait le temps de se disperser , on POURRAIT le faire mais on ne le fera pas ! Les préfectures INTERDISENT même d’arroser … Nous sommes en période électorale … personne ne bouge ! En temps normal, il est déjà IMPOSSIBLE de tenter des expériences qui pourraient sauver des vies mais pendant une élection n’y comptez SURTOUT PAS !
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    Si les cultures (et les forêts de conifères) ne brulent pas cette fois ci, cette vague de chaleur va définitivement les achever … nous étions déjà en risque de pénurie alimentaire !
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    Pas d’eau pas de vie PAS DE CLIMAT : ce n’est pas le CO2 qui met le FEU mais le manque d’eau !
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    Une zone VERTE et VIVANTE c’est 20°c de moins (au minimum) qu’une zone SÈCHE et MORTE … https://www.instagram.com/p/CewEB6kojpf/

    • xavier78

    l’eau c’est la vie et elle devrait etre plus chere dès qu’on en consomme trop !!

    • Gayot

    Le problème de l’eau est le premier dans la longue liste des difficultés que nous
    rencontrons avec le réchauffement climatique.
    Sans eau pas de vie, et la gabegie est énorme chez nous !
    Qui respecte correctement chez les gros utilisateurs ( agriculture, industrie) les règles actuelles de restriction de son usage ?
    Qui contrôle physiquement ?
    L’usage d’eau potable traitée complètement pour une utilisation d’eau industrielle est un non sens.
    Certes, doubler les réseaux est un sacré chantier très coûteux, mais dans les décennies à venir on n’aura plus le choix.
    Le stockage d’une partie des eaux pluviales devrait devenir obligatoire avec aide.
    Il faut interdire l’imperméabilisation des surfaces sauf nécessité essentielle.
    Les eaux traitées en sortie de stations d’épuration peuvent être partiellement récupérées pour usage en eau industrielle avec ou sans traitement d’appoint.

    • Guy J.J.P. Lafond

    Les sociétés civiles dans tous les pays de la Terre doivent de plus en plus manifester leur inquiétude, et ce en descendant dans la rue.
    Il faudra bien que des leaders politiques comprennent rapidement que nous devons prendre des mesures drastiques pour combattre la sécheresse, les chaleurs excessives, la disparition des glaciers, …
    De plus en plus de citoyens peuvent donner l’exemple et ne pas attendre que les leaders politiques se réveillent.
    Moi, au Canada, j’ai vendu ma voiture car le vis essentiellement en ville. Je marche, je prends mon vélo, et j’utilise aussi le transport en commun .
    Quand je vois quelqu’un devant sa maison nettoyer sa voiture avec un boyau d’arrosage, je n’hésite pas à lui rappeler gentiment qu’il doit faire attention à l’usage qu’il fait de l’eau potable.
    Svp, faire circuler. Merci.
    @GuyLafond
    Un bon papa qui ne peut pas parler à son enfant depuis des années au Canada, ordres de juge en Ontario. Incompréhensible!
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329

    • DENISE laurent

    Une pluie, même forte, n’est pas un raz de marée mais elle ne devient AUTOMATIQUEMENT si on ne retient pas l’eau : Retenir en AMONT pour ne pas inonder en AVAL, c’est la base de l’hydrologie depuis des millénaires mais pas de l’administration française qui, depuis plus de 20 ans, facilite l’écoulement de l’eau en détruisant TOUS les systèmes de retenues …
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    Dans les rapports du GIEC il est clairement écrit qu’il n’y aura pas moins d’eau mais une dégradation dans la répartition annuelle des pluies (inondations et sécheresses) ! Inondation c’est quand l’eau repart trop vite vers la mer, sécheresse c’est quand elle est repartie trop vite…
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    Les pompiers n’en ont pas encore fini avec les feux qu »ils vont enchainer avec les inondations …
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    Actuellement les rivières françaises rejettent entre 50 et 70% des précipitations (La Sèvre Niortaise est à 75%) alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% … ce qui provoque des inondations ET un assèchement mathématique des bassins hydrologiques. Avec 10% du volume des inondations on ne parlerait plus de sécheresse.

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    Une ville rejette en moyenne dans la rivière, par son assainissement collectif, 4 à 6 fois plus d’eau que sa propre consommation (eaux usées et eaux de ruissellement) . La SEULE et UNIQUE façon de manquer d’eau douce c’est de renvoyer trop de pluie dans la mer !
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    Un pays sans eau, c’est un désert pour le climat et la biodiversité. Une agriculture sans eau, c’est la famine pour l’Humanité !
    https://www.ouest-france.fr/medias/ouest-france/courrier-des-lecteurs/secheresse-et-dereglement-climatique-8a9e8ea1-4fa0-420f-8633-8ffd27dbc189
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    L’eau est un bien commun qu’il faut se partager quand il pleut en faisant TOUS des réserves (particuliers, villes, industriels et agriculteurs) . Donc contrairement aux idées reçues ce sont les excès d’eau qu’il faut gérer intelligemment pour ne pas inonder l’hiver et ne pas en manquer l’été !
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    Si on avait DEUX fois plus de précipitations on aurait DEUX fois plus d’inondations mais toujours pas assez d’eau l’été.Tous les ans les indemnités sécheresses et inondations coutent des milliards aux contribuables sans parler des vies