Climat : les coraux quasi certainement condamnés, selon une étude

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Des coraux au large de l'île thaïlandaise de Ko Ma, le 25 novembre 2021 © AFP/Archives Lillian SUWANRUMPHA

Paris (AFP) – Les récifs coralliens nécessaires à la survie d’un demi milliard de personnes sont très probablement condamnés à disparaître en raison du réchauffement climatique, même si les objectifs de l’accord de Paris sont atteints, selon une étude parue mardi.

Avec une hausse de la température moyenne de 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015, plus de 99% des coraux seraient incapables de se remettre des vagues de chaleur marines de plus en plus fréquentes, estiment les auteurs de l’étude publiée dans la revue PLOS Climate.

Et avec un réchauffement de 2°C, leur mortalité serait de 100%, selon les chercheurs qui ont utilisé une toute nouvelle génération de modèles climatiques analysant les océans à une résolution d’un km2.

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« La dure réalité est qu’il n’y a pas de seuil de réchauffement sans danger pour les récifs coralliens », qui abritent un quart de la vie marine, commente l’auteure principale Adele Dixon, de l’université de Leeds.

« Même 1,5°C est un réchauffement trop important pour les écosystèmes en première ligne face au réchauffement », dit-elle à l’AFP.

L’accord de Paris vise à limiter le réchauffement bien en deçà de 2°C, si possible à 1,5°C.

Face à la multiplication des canicules, tempêtes et inondations sur une planète qui a gagné pour l’instant environ 1,1°C, le seuil de +1,5°C est de facto devenu le principal objectif. Mais il pourrait déjà être atteint autour de 2030, selon le dernier rapport des experts climat de l’ONU (Giec).

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Dans un rapport précédent de 2018, le Giec prédisait la disparition de 70 à 90% des coraux à +1,5°C et de 99% à +2°C.

Des estimations trop optimistes, selon les résultats de la nouvelle étude.

« Nos recherches montrent que les coraux dans le monde entier seront encore plus menacés par le changement climatique que nous ne le pensions », souligne Adele Dixon.

Après un épisode de blanchissement lié à l’augmentation de la température de l’eau, les récifs ont en général besoin d’au moins dix ans pour s’en remettre, si tous les autres facteurs (qualité de l’eau par exemple) sont « optimaux », note Maria Beger, une autre auteure de l’étude.

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Mais le réchauffement qui multiplie les vagues de chaleur marine rend impossible ce temps de récupération.

« Nous estimons qu’à +1,5°C, plus de 99% des récifs coralliens seront exposés à un stress thermique intolérable et 100% à +2°C », déclare-t-elle à l’AFP.

En raison du réchauffement et de la pollution, 14% des coraux ont disparu entre 2009 et 2018, transformant les paysages sous-marins vibrants de couleurs et de vie en des cimetières de squelettes blanchis, selon de récentes recherches.

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La Grande Barrière de corail australienne a subi cinq épisodes majeurs de blanchissement ces 25 dernières années.

Et selon une étude d’experts de l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), pas encore parue mais obtenue par l’AFP, la Grande Barrière a été victime en novembre et décembre d’une nouvelle vague de chaleur sans précédent.

© AFP

Un commentaire

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    • Claude Courty

    Quelle étude ?
    Elles abondent, débouchent toutes sur le même constat, mais ne font que distraire de l’essentiel ceux qui en sont conscients.