Invendus non-alimentaires en France, des progrès mais peut mieux faire


Décharge à Mexico, Mexique (19°25’ N – 99°01’ W). ©Yann Arthus Bertrand

Tous secteurs confondus, les invendus non-alimentaires représentent en moyenne 3 % du chiffre d’affaires de la distribution en France, d’après un récent rapport de l’ADEME. Cela équivaut « à plus de 4 milliards d’euros de valeur marchande et près d’un tiers part directement dans les filières de traitement des déchets (détruit ou recyclé) » écrit l’ADEME dans son étude « Gisements et causes des invendus non-alimentaires et leurs voies d’écoulement ». Les invendus et leur mise au rebut s’expliquent notamment par l’obsolescence marketing, les changements de packaging, les fins de gamme ou de série et le désintérêt des consommateurs pour ces produits. L’enquête a été réalisée auprès de 70 acteurs et 500 établissements des principaux secteurs non alimentaires.

Des résultats toutefois encourageants dans le devenir des invendus

Toutefois, l’enquête présente des résultats satisfaisants quant à l’effort fourni par les entreprises pour remédier au problème de ces invendus. En effet, actuellement pour écouler les 4 milliards d’euros de marchandises invendues, les distributeurs disposent de plusieurs voies d’écoulement. Il s’agit des moyens que possède une industrie pour se débarrasser des invendus. Certains ont été envisagés pour favoriser l’économie circulaire plutôt que la destruction de ces stocks. Les entreprises pratiquent majoritairement le déstockage, qui concerne 42 % de la valeur marchande des produits non vendus. Elles donnent également leurs invendus aux associations de lutte contre la précarité (21 % de la valeur des invendus). Ainsi, les deux tiers de ces produits ne terminent pas à l’incinérateur ou en décharge. Selon les scénarios de prospectives proposés par l’ADEME, la tendance à la baisse de la destruction des invendus devrait se poursuivre dans les années à venir.

C’est que la loi AGEC (relative à l’anti gaspillage et l’économie circulaire) de février 2020 doit entrer en vigueur le 1er janvier. Elle a pour objectif de lutter contre le gaspillage et de favoriser l’emploi solidaire. Considérée comme « première mondiale » selon les auteurs de l’étude, elle prévoit d’ « accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat », selon le Ministère de la Transition Ecologique.

L’habillement en première ligne

(Graphique représentant la répartition des voies d’écoulement en 2019, selon une étude de l’ADEME)

Le taux d’invendus des vêtements et des chaussures est l’un des plus important parmi les 12 secteurs observés dans l’étude. Pour le secteur du textile, il représente 4,1% du chiffre d’affaires en 2019, soit 1,7 milliard d’euros de valeur marchande. Les voies d’écoulement sont multiples. Pour ce secteur, 20 % des invendus sont dédiés aux dons et associations, 23 % sont dédiés à la vente aux destockeurs et 1 % finiront leur chemin dans un centre d’enfouissement, faute de vente ou de valorisation.

Par Romane Pijulet

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