« You bloody fool » : Un canard fait concurrence aux perroquets

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Une cane et ses canetons dans un étang à Lake Worth en Floride, le 24 mars 2021 © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives BRUCE BENNETT

Paris (AFP) – Les perroquets ont de la concurrence : des chercheurs sont tombés sur le représentant d’une espèce de volatile, plutôt commune en Australie, dont le répertoire va au delà du simple cancanement.

Un canard de l’espèce Erismature à barbillons s’est révélé capable d’imiter un claquement de porte et surtout de lancer : « You bloody fool » (toi, espèce d’imbécile). Le biologiste Carel ten Cate a d’abord trouvé « difficile à croire que cette espèce puisse imiter la parole humaine.

En creusant les archives il est tombé sur une enregistrement, remontant à 1987, de « Ripper », un sujet élevé par l’homme qui avait quatre ans à l’époque, et qui vivait dans une réserve naturelle proche de Canberra.

L’animal répète en boucle « You bloody foo », en sautant le « l » du mot final, apparemment difficile à prononcer pour un canard. Ces sons accompagnaient une parade d’accouplement, selon l’étude parue lundi dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society B.

Un canard mâle écarte généralement ses concurrents avec des sons répétés et des postures appropriées. L’éleveur du canard, qui l’a enregistré, allait le provoquer en s’approchant de la cage, selon l’étude.

Ripper commençait alors sa danse, mais en l’assortissant de l’insulte plutôt que d’un simple cancanement.

Il est allé plus loin en produisant un son très similaire à celui que faisait une porte coulissante près de l’évier où il était conservé quand il était petit.

Selon Carel ten Cate, le fait qu’il ait reproduit des sons entendus quand il était caneton est important car « on pensait que l’apprentissage vocal ne se trouvait que chez les oiseaux chanteurs, les colibris et les perroquets ».

La revue scientifique rapporte dans un article accompagnant l’étude, que d’autres animaux, éléphants, dauphins et phoques, ont un répertoire plus large qu’on ne le pensait.

Des pachydermes se sont ainsi révélés capables de produire des barrissements et grognements spécifiques, sur commande.

Un jeune mâle, Jabu, qui a appris à produire des sons tout petit, pouvait en exprimer sept différents.

Ce qui laisse penser qu’un mécanisme d’apprentissage d’un « niveau complexe » peut être mis en œuvre dans ces espèces.

©AFP

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