Action près de Bercy contre la fermeture du dernier site français de recyclage papier


Des membres d'ONG comme Greenpeace ou du collectif "Plus jamais ça!" manifestent au pied du ministère de l'Economie à Paris contre la délocalisation à l'étranger d'un centre de recyclage de papier situé en banlieue rouennaise, le 28 avril 2021 © AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT

Paris (AFP) – « Sauvons la Chapelle Darblay! »: une centaine de manifestants se sont rassemblés mercredi au pied du siège du ministère de l’Économie à Paris pour réclamer l’aide de l’Etat contre la délocalisation d’un centre de recyclage de papier situé dans la banlieue de Rouen, a constaté l’AFP.

Fumigènes, banderoles, une vingtaine de mannequins en bois aux gilets de sécurité et aux pancartes « SOS » lancés dans la Seine, des syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et d’associations (Greenpeace, Attac) réunis dans le collectif « Plus jamais ça! » ont appelé tôt jeudi matin à une « action de désobéissance » pour avoir l’oreille du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

« On a besoin d’appuyer plus fort pour sauver la Chapelle Darblay. Ce combat représente l’avenir de l’industrie en France, cette usine représente un tiers du recyclage du papier français », a expliqué le délégué syndical de la CGT Cyril Biffault, devant une grand banderole tendue sur le quai de Bercy proclamant « pour qu’industrie rime avec écologie ».

« On a une usine qui (…) conjugue industrie et écologie avec des salariés compétents et on a un propriétaire qui refuse de vendre, alors qu’il y a des repreneurs. Et un État qui nous dit: +si le propriétaire ne veut pas vendre, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?+. Donc ce qu’on exige de Bercy, de M. Le Maire, (…) c’est qu’ils disent par écrit +oui on s’engage à la réouverture du site dans les plus brefs délais+ », a complété le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.

Dernier site de recyclage de papier en France, la Chapelle Darblay, où 228 personnes ont été licenciées en 2020, représente un « symbole d’économie sociale et solidaire » selon Greenpeace.

« Il y en a marre des belles paroles sur la transition écologique et sociale. Si ce gouvernement veut être crédible, qu’il commence par sauver cette usine de Chapelle Darblay », a déclaré à l’AFP la porte-parole d’Attac, Aurélie Trouvé.

« On attend aujourd’hui un engagement concret et ferme (de Bercy). Tant qu’on n’a pas cet engagement on reste là », a-t-elle ajouté.

« Il faut être attentifs à la reprise du site industriel, on veut que Bruno Le Maire s’implique, il est capable de peser sur le choix du repreneur », a indiqué à l’AFP la directrice générale d’Oxfam France, Cécile Duflot.

Après presque quatre heures de présence, Greenpeace France a regretté dans un tweet que les ministres Bruno Le Maire et la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, « refusent » de les recevoir.

« Ma porte est ouverte aux organisations syndicales. Je regrette que la main tendue ce matin ait été refusée », a répondu un peu plus tard sur Twitter Mme Pannier-Runacher.

Sans repreneur depuis sa mise en vente en 2019 par le groupe finlandais UPM, l’usine Chapelle Darblay de Grand-Couronne (Seine-Maritime) est maintenue en état de marche jusqu’au 15 juin, date à laquelle les machines seront envoyées sur un nouveau site en Amérique du Sud, selon le collectif « Plus jamais ça! ».

Le collectif est né en mars 2020 avec la publication d’une tribune signée notamment par Les Amis de la Terre, Attac, la CGT, la Confédération paysanne, la FSU, Greenpeace, Oxfam, l’Union syndicale Solidaires, se donnant pour objectif de « reconstruire ensemble un futur écologique, féministe et social » face au « désordre néolibéral ».

Une réunion des antennes locales du collectif en vidéoconférence est prévue les 28 et 29 mai, selon la CGT.

© AFP

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