Une microalgue toxique pour l’homme, aussi nuisible aux huîtres et poissons


Une cellule de Dinophysis grossie au microscope visible sur un écran dans un laboratoire de l'Ifremer en octobre 2002 à Concarneau © AFP/Archives FRED TANNEAU

Paris (AFP) – La microalgue Dinophysis, toxique pour les humains, est aussi nuisible pour les huîtres et les poissons, selon des recherches menées par l’Ifremer et l’université de Nantes, qui ont tenté de comprendre si le réchauffement climatique favorisera sa prolifération.

Les microalgues, des organismes microscopiques et unicellulaires, produisent la moitié de l’oxygène sur Terre par photosynthèse et sont à la base de la chaîne alimentaire dans les océans. Mais certaines, comme celles du genre dinophysis, produisent des toxines diarrhéiques, induisant des risques sanitaires pour les consommateurs de coquillages.

Les chercheurs se sont penchés sur cet organisme dans le cadre du projet européen Coclime, visant à analyser l’impact du réchauffement climatique en Méditerranée et en Atlantique sur les activités commerciales et récréatives.

« Une des trouvailles, c’est que la microalgue dinophysis ne pose pas problème seulement pour la santé humaine, mais potentiellement aussi pour les animaux marins », a expliqué à l’AFP Philipp Hess, spécialiste des phycotoxines à l’Ifremer de Nantes.

Une des toxines de cette algue altère les gamètes d’une huître, Crassostrea gigas, ainsi que les branchies des poissons, comme les vairons d’estuaire et leurs larves, selon des tests réalisés en laboratoire.

Les chercheurs ont aussi cherché à comprendre l’impact du réchauffement de l’océan sur la prolifération de cette microalgue, en fonction des différents scénarios des experts climatiques de l’ONU, le Giec (émissions de gaz à effet de serre maîtrisées, modérées ou non-réduites).

« Dans tous les scénarios, Dinophysis connaitra des efflorescences (épisodes de prolifération) au moins jusqu’en 2100 », selon un communiqué de l’Ifremer, sans pouvoir dire si elles seront plus importantes qu’aujourd’hui.

© AFP

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