Emma, rhinocéros taïwanais en quête d’amour au Japon


Emma, femelle rhinocéros blanc de cinq ans dans son enclos du Leofoo Safari Park, le 2 mars 2021 à Taïwan © AFP Sam Yeh

Hsinchu (Taïwan) (AFP) – Emma, femelle rhinocéros blanc de cinq ans vivant à Taïwan, s’en ira prochainement au Japon, afin de s’y accoupler et d’élargir le patrimoine génétique des animaux de son parc animalier.

Ce sera une première, car jamais Taïwan n’a envoyé de rhinocéros blanc à l’étranger pour la reproduction, d’où l’enthousiasme du personnel du Leofoo Safari Park, dans le nord de l’île.

« Emma a été choisie du fait de sa personnalité douce et de sa petite taille qui facilitera son transport à l’étranger », explique à l’AFP Sean Wu, responsable des animaux du parc. « Elle se bat rarement avec les autres rhinos ni vole la nourriture des autres. »

Quand les formalités administratives auront été réglées, Emma partira pour le Zoo de Tobu de Saitama, au nord de Tokyo, où l’attend « Moran », un mâle de dix ans.

Et pour préparer son acclimatation, le personnel du zoo a commencé à s’adresser à elle en japonais quand il faut lui dire « non » ou lui intimer de venir.

« Nous avons ajouté des instructions en japonais à nos exercices quotidiens pour qu’elle s’adapte plus vite une fois là-bas », explique M. Wu. On lui a même fait écouter des bruits de moteurs d’avion et de camion pour préparer son voyage.

Celui-ci était initialement prévu en mars, mais son départ n’interviendra pas avant la fin avril au plus tôt en raison de restrictions aux frontières japonaises liées au coronavirus.

Un vétérinaire et un des gardiens du zoo partiront deux semaines avant Emma pour avoir fini leur quarantaine à son arrivée. Ils demeureront une semaine au moins avec le rhinocéros au Japon pour l’aider à s’acclimater.

On dénombre actuellement dans le monde entier moins de 19.000 spécimens de rhinocéros blanc du Sud, originaire du sud du continent africain, selon l’organisation Save the Rhino.

Ils avaient presque disparu à la fin du XIXème siècle mais des efforts de conservation ont permis de faire progresser leur nombre.

L’autre sous-espèce de rhinocéros blanc, celle du Nord, n’a pas eu cette chance puisqu’on ne dénombre plus que deux individus, deux femelles.

Les programmes de reproduction des zoos ont joué un rôle crucial pour le sauvetage des rhinocéros blanc du Sud.

Le Leofoo Safari Park en avait importé neuf d’Afrique en 1979 et son programme de reproduction est celui qui, en Asie, a eu le plus de réussite, puisque son troupeau compte 23 rhinocéros.

Le braconnage est alimenté par une forte demande de leurs cornes en Asie, notamment en Chine et au Vietnam, où elles sont considérées comme aphrodisiaques et utilisées dans la médecine traditionnelle.

La corne de rhinocéros est composée principalement de kératine, comme les ongles humains.

© AFP

2 commentaires

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    • Méryl Pinque

    Il faut protéger la nature, « maison » des animaux sauvages.
    Il faut protéger les animaux sauvages dans la nature.
    Le but n’est pas de faire de ces derniers des prisonniers à perpétuité dans les zoos sous prétexte que leur milieu de vie naturel est détruit et qu’on les chasse.

    • michel CERF

    L’urgence est de pratiquer sans répit la chasse aux braconniers