Nigeria : des villageois autorisés à poursuivre Shell au Royaume-Uni

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Des eaux polluées par des fuites de pétrole à Ogoniland, en août 2011 au Nigeria © AFP/Archives PIUS UTOMI EKPEI

Londres (AFP) – La Cour suprême britannique a autorisé vendredi des dizaines de milliers de Nigérians à poursuivre le géant pétrolier Shell au Royaume-Uni pour les dégâts à l’environnement infligés par des fuites d’or noir.

Saisie par des communautés du delta du Niger représentant 42.500 habitants, la plus haute instance judiciaire britannique contredit ainsi deux décisions inverses de tribunaux à Londres qui refusaient d’être saisies.

La Cour suprême a estimé qu’il y avait matière à procès, relevant notamment la « structure verticale du groupe » enregistré au Royaume-Uni.

Les villageois des zones concernées estiment avoir subi une pollution importante, notamment de leur eau potable, en raison des opérations de Royal Dutch Shell.

Ils cherchent depuis cinq ans à poursuivre le groupe devant la justice britannique, estimant n’avoir « aucune perspective de justice au Nigeria », selon le cabinet d’avocat Leigh Day qui les défend.

Ce dernier a salué dans un communiqué un jugement qui « donne espoir aux populations d’Ogale et Bille qui demandent à Shell de nettoyer son pétrole depuis des années ». « Cela représente aussi un tournant majeur pour la responsabilité des multinationales », a-t-il estimé.

Shell a regretté « une décision décevante ». « Les fuites en question ont eu lieu dans des communautés fortement affectées par des vols de pétrole, du raffinage illégal et le sabotages d’oléoducs », et « de tels actes criminels restent la principale source de pollution dans le delta du Niger », a indiqué un porte-parole du groupe dans un communiqué transmis à l’AFP.

Fin janvier, la justice néerlandaise avait condamné Shell à verser des indemnisations à l’issue d’une action intentée par quatre fermiers nigérians, qui l’accusaient de fuites de pétrole ayant gravement pollué trois villages dans le delta du Niger.

Le montant doit être décidé ultérieurement.

© AFP

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