Grenoble (AFP) – Une campagne d’analyses menée sur des cheveux d’enfants résidant dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie), où règne une importante pollution de l’air, conclut à la présence de métaux lourds à un niveau de « toxicité chronique ».
Menée le 16 septembre sur 76 enfants et six adultes à l’initiative du collectif Coll’Air Pur, l’étude révèle une contamination au cadmium « trois fois supérieure à la contamination de la population témoin » (près d’un millier de sujets adultes et enfants).
« Il nous faut connaître les raisons de cette contamination, le tabagisme et les engrais ne pouvant pas expliquer, à eux seuls, une telle intoxication au cadmium en vallée de l’Arve », observe le collectif dans un courrier adressé au préfet de Haute-Savoie mercredi.
Empruntée chaque jour par des milliers de camions et recourant traditionnellement au chauffage au bois, la très industrialisée vallée de l’Arve relie Genève au mont Blanc et à l’Italie.
Le collectif précise que les 3 centimètres de cheveux prélevés sur chaque sujet permettent d’étudier jusqu’à « trois mois de contamination ». Par conséquent, l’étude n’aborde pas la période hivernale « où les polluants issus du chauffage au bois » sont les plus prégnants.
Neuf des profils testés sont porteurs d’une « contamination importante aux terres rares » et sont considérés « à risque » car « correspondant à deux fois la prévalence de la population témoin », détaille encore cette étude bouclée le 17 octobre avec le laboratoire toxSeek, qui évoque des « dosages importants ».
Selon le collectif, 62% des personnes « présentant une contamination légère ou importante aux terres rares » ont développé des symptômes dermatologiques et 37% de cette même population présente des symptômes neurasthéniques tels que fatigue, troubles du sommeil ou de la concentration.
« Les résultats concernant la contamination au cadmium sont inquiétants […]. En effet, le cadmium est un métal lourd aux effets connus sur les poumons, les reins, les os, l’appareil cardiovasculaire, le cerveau et l’appareil reproductif. À des doses d’exposition chronique […], ce métal lourd aura un impact sur l’organisme à moyen et long termes », souligne le médecin généraliste Mallory Guyon, membre du collectif Environnement Santé 74, soulignant qu’il est « temps d’agir urgemment ».
« Ces résultats confirment le cocktail de polluants toxiques qui impactent nos enfants au quotidien », déplore Coll’Air Pur dans son communiqué.
Il exige « une nouvelle fois » et « sans délai » que soit menée une étude d’impact afin d’évaluer « les risques sanitaires inhérents au cocktail toxique issu de l’incinération », de l’industrie et du trafic « important, tant local qu’international » qui traverse la vallée.
©AFP
2 commentaires
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kervennic
La mesure la plus efficace, c’est de demenager. Nos ancetres, pour fuir l’air vicié de la France catholique, n’ont pas hesité a partir jusqu’ aux ameriques. Face a un probleme bien plus important, il faut suivre leur exemple et ne pas compter sur l’etat Francais qui n’a jamais hesite a sacrifier sa population pour se maintenir (l’industrie fournit les rentes de nos hauts fonctionnaires).
michel CERF
Je ne pense pas que la fuite soit la meilleur solution , surtout pour s’installer en Amérique , ce n’est vraiment pas le bon exemple .