Un One planet Summit pour la biodiversité sans grandes avancées

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Emmanuel Macron (c), la patronne de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde (g), et le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (d), lors du One Planet Summit, au palais de l'Elysée, à Paris, le 11 janvier 2021 © POOL/AFP Ludovic MARIN

Paris (AFP) – Dirigeants et acteurs économiques se sont engagés lundi à faire plus pour la biodiversité, dont dépend la survie de l’humanité, lors d’une conférence organisée à Paris, le One planet summit, sans toutefois détailler leurs promesses ni mettre beaucoup plus d’argent sur la table.

Avec ce sommet, tenue en grande partie par visio-conférence, la France a souhaité relancer la diplomatie verte, après une année blanche en terme de sommets internationaux. Il a été précédé par une rencontre consacrée à la « grande muraille verte » qui lutte contre la désertification dans onze pays au sud du Sahara.

« Commencer l’année 2021 avec ce One planet summit est très important car c’est l’année de la réconciliation de tous nos défis », a expliqué le président de la République Emmanuel Macron.

2021 devrait en effet voir se succéder le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, en septembre), la 15e réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15), la COP26 pour le climat (en novembre) et la COP contre la désertification.

La conférence a été consacrée à quatre thèmes: protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l’agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.

Au niveau international, aucun des objectifs fixés pour la décennie écoulée en terme de protection de la biodiversité n’a été atteint, a rappelé Emmanuel Macron.

« Il nous faut regarder en face cet échec, pas du tout pour crier au drame (…) juste pour accélérer notre action avec des choses très concrètes et un suivi réaliste de celles-ci », a-t-il rappelé.

Après la crise du Covid-19, qui illustre les dangers des dérèglements environnementaux, « nous ne pouvons pas revenir à l’ancienne normalité », a insisté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

« La conservation de la biodiversité est un défi planétaire qui appelle une réponse mondiale », a renchéri le vice-Premier ministre chinois Han Zheng, dont le pays accueillera cette année la COP15 sur la biodiversité.

Ce sommet a permis de faire un point sur « la coalition pour la haute ambition », portée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni. Elle compte à présent plus de 50 Etats engagés pour protéger « au moins 30% des terres et des océans ».

« Pour atteindre une protection de 30% de l’océan, des aires marines protégées (AMP) devront être établies en haute mer », ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, a réagi la coalition d’ONG High seas alliance.

Une nouvelle coalition, beaucoup plus modeste (six pays), a été lancée pour la Méditerranée, très polluée et victime de surpêche. La France espère la renforcer d’ici le congrès de l’UICN prévu en septembre à Marseille.

L’épidémie de Covid-19 a mis en lumière les liens entre la destruction de la nature et l’émergence de nouvelles maladies. Pour prévenir de nouvelles épidémies, une initiative nommée Prezode, qui rassemble des instituts de recherche en France (Inrae, Cirad, IRD…), en Asie, en Afrique, en Amérique latine ou encore des universités, a été mise sur pied, a expliqué à l’AFP Philippe Mauguin, président de l’Inrae.

« Le changement climatique doit être vu à présent comme une partie d’un programme global pour protéger la nature », a relevé pour sa part le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays accueillera la COP26 pour le climat en novembre.

Pour l’ONG Avaaz, ce sommet montre que « les dirigeants mondiaux commencent à se réveiller et à réaliser que la perte de biodiversité est une menace pour notre sécurité alimentaire, nous rend vulnérable aux pandémies et minera tout progrès pour stabiliser le climat ». Pour autant, protéger 30% de la Terre « ne va pas assez loin ».

Clément Sénéchal de Greenpeace France pointait du doigt sur Twitter des décisions récentes prises par la France, dont la « réintroduction des néonicotinoïdes ». La Ligue de protection des oiseaux (LPO) demande d' »interdire la chasse d’espèces menacées »

Plus mordante encore, la jeune militante Greta Thunberg a résumé la journée en trois mots: « bla bla bla… »

© AFP

2 commentaires

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    • michel CERF

    bla bla ne fait pas avancer les choses , beaucoup reste à faire mais rien ne sert de toujours voir le verre à moitié vide , tout n’est pas si simple .

    • Jean Grossmann

    Vous avez raison Michel tout cela est un peu du blablabla et quitte à me répéter je dirai à nouveau qu’il y a COP et COP

    Quand je dit cela je fais allusion au source d’eau chaude souterraines associées à l’eau des rivières.
    Ceci pour chauffer l’habirat dans les grandes métropoles.comme cela est décrit dans mes articles sur la « Solar Water Economy »

    Cela ne peut être développé en zone urbaine que par les pouvoirs publics et les collectivités régionales et locales.

    Force est de constater qu’il n’y a malheureusement pas de volonté politique d’aller dans cette voie.

    Ceci alors quelle est selon moi la seule voix pratique permettant de limiter significativement le gâchis actuel en énergie et