Tribune : « Je constate avec la plus grande inquiétude l’incapacité de nos montagnards à s’adapter à la crise sanitaire et surtout à la crise climatique »

Mont-Blanc alpinistes France

Alpinistes sur le Mont Blanc, Haute-Savoie, France. ©Yann Arthus-Bertrand

Interviewé lors de la matinale de France bleu Isère du 17 décembre, Jean-François Noblet dénonce le comportement des professionnels de la montagne, en colère contre la fermeture des remontées mécaniques pour cause de Covid-19. Conseiller technique environnement retraité, Jean-François considère que le tourisme de masse lié à la pratique du ski alpin doit cesser. Contre ses dérives, il en appelle à un retour à la nature, au goût de l’effort, pour apprécier les merveilles de la montagne plutôt que la consommer.

Vous êtes en colère Jean-François…

Oui je suis très en colère contre les élus et les professionnels de la montagne qui protestent contre la fermeture des remontées mécaniques pour éviter que nos hôpitaux soient submergés. J’ai été moniteur de ski bénévole et j’ai été un accro aux sports de glisse. Je connais bien nos montagnes et je constate avec la plus grande inquiétude l’incapacité de nos montagnards à s’adapter à la crise sanitaire et surtout à la crise climatique. Nous avons là, la plus cruelle démonstration de la fragilité d’une politique touristique uniquement basée sur le plaisir de descendre, sans efforts, d’un point haut à un point bas sur des planches en plastique. Je le dis et je le redis : tout système monolithique est fragile. Le tout ski en montagne n’a pas d’avenir et il serait temps de changer. La neige, le froid, l’eau, l’énergie vont manquer et il faudra bien trouver d’autres moyens de faire vivre nos montagnes.

On a bien vu d’ailleurs, le week end dernier, qu’on pouvait très bien venir en montagne sans tire fesses et c’est tant mieux.

Vous faites un constat plutôt négatif…

Effectivement, la montagne n’est plus celle que j’ai adorée. Les derniers espaces vierges sont grignotés par les stations, les paysages sont balafrés par des milliers de kilomètres de réseaux aériens. La pollution et les rats d’égout remontent en altitude. En été, les mégots, les chewing gums, les capotes anglaises et les pelures d’orange souillent le dessous des remontées. La faune n’a plus aucun refuge. Même la nuit, elle fuit devant les dameuses. Les lapiazs calcaires sont broyés pour niveler les pistes et le must c’est de s’affranchir des paramètres de la montagne : on veut faire du ski en plein été sur ce qui reste des glaciers et on veut se baigner en plein hiver dans une piscine extérieure surchauffée. A fond la musique en plein air contre le silence, le ski nocturne contre le ciel étoilé, l’équipement des derniers sommets contre le goût de l’effort. Tous les jours, on constate cette fuite en avant. En Chartreuse, il est question de créer un plan d’eau pour alimenter de la neige de culture. A la Grave, on veut saloper la Meige avec un troisième tronçon du téléphérique. A Venosc, on veut ouvrir une carrière surdimensionnée pour bétonner tout l’Oisans. Croyez–vous que financer l’aéroport de St Etienne de St Geoirs uniquement pour ce tourisme en fin de course soit un bon plan pour l’avenir ?

Alors que proposez-vous ?

De revenir à l’essentiel et de retrouver les valeurs de la montagne. Le silence, l’air pur, les paysages magnifiques, la nature, l’eau propre, l’espace libre, le sens de l’effort et de la solidarité. Avez-vous remarqué que l’on se dit bonjour sur les chemins de randonnée et que les refuges de montagne ne ferment pas à clé ? Ces valeurs écosystémiques redeviennent inestimables avec la crise climatique et le déconfinement. L’agriculture de montagne peu polluée par la chimie recèle encore des trésors dans ses productions de qualité. Le pastoralisme, la forêt, l’eau propre sont des ressources importantes à valoriser. Quant au tourisme l’exemple des parcs nationaux démontre que de plus en plus de citoyens rêvent d’approcher une marmotte ou de se balader à pieds. Alors plutôt que de se lamenter sur l’arrêt temporaire des usines à ski on pourrait inciter les citoyens à venir se décontaminer au grand air, à prendre des raquettes ou des skis de fond, à observer le ciel, à découvrir la faune et la flore et les qualités de la civilisation montagnarde que nous avons trop vite oubliées. La montagne pourrait devenir un exemple pour une agriculture bio, un pastoralisme intelligent et un lieu de production d’énergies renouvelables. La montagne pourrait redevenir un lieu de santé, de ressourcement, de méditation, de culture qui nous manque tant aujourd’hui.

Ce sera mon vœu le plus cher à l’approche des fêtes : renoncez à glisser sur la facilité et les mauvaises habitudes et affrontez la pente et les crises sanitaires et climatiques avec lucidité, intelligence et espérance. Joyeux Noël en montagne.

Pour écouter cette tribune sur le site de France bleu : Carte Verte iséroise à Jean-François Noblet : La colère de Jean-François

24 commentaires

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    • Henri DIDELLE

    Y AURA T-IL DE L’EAU A NOËL ???
    Et en plus l’homme, cet apprenti sorcier, modifie l’hydrologie des montagnes, pour tenter de mettre de la neige en bouteilles. Il suréquipe nos montagnes, relie toutes les stations entre elles et bétonnent à tout va à coté des lits froids. Tout cela est d’un logique débile qui font monter les prix et fuir les clients.
    La Covid va certainement modifier nos comportements dans le bon sens, mais pendant combien de temps ?
    Et puis si dans 10 ans, il n’y a plus de neige dans nos montagnes, on ira skier à Dubaï où l’on pratique le ski 4 saisons !!!

    • Michele de La Pommeraye

    Bonjour,
    Je partage totalement cette analyse. La montagne devrait être un paradis de silence et de b date, autant pour les animaux que pour les hommes.

    • michel CERF

    Très bon article , si tout le monde pouvait penser comme Jean-François !

    • Jean Grossmann

    Il faut certes arrêtez le bétonnage de nos montagnes mais ce qui nous arrive n’est pas trop grave pour le tourisme sportif et le ski de glisse malgré tout bien agréable. Ceci vu que la crise sanitaire va bientôt être derrière nous avec les vaccins. Ceci d’autant que même si nos glaciers reculent année après année nous devrions encore avoir suffisamment de neige les 2 où 3 siècles à venir pour notre plaisir

    Ceci dit, il n’en est pas de même pour le chauffage de l’habitat en région montagneuse. Région où la neige affecte le voltaïque et où l’eau et l’air sont plus froids qu’en plaine en raison de l’altitude ce qui affecte les performances. Il faudra peut-être dans ces régions où domine la maison individuelle s’orienter vers un mode le chauffage basé sur la combustion des pellets. Surtout si l’on souhaite automatiser le chauffage.

    • Lequenne

    Bravo Jean François
    Tu as tout à fait raison

    • Jean-PIerre

    VOICI UN EXTRAIT DE ‘ LA LOI DE LA DUFFUSION’ de DIDIER MERMIN
    Quand on reproche aux consommateurs de polluer, l’on fait commencer la diffusion de la pollution au moment où elle « entre » dans « l’environnement ». Mais c’est une vision analytique qui découpe le phénomène de façon arbitraire. En réalité, la diffusion de la pollution, ayant d’abord pour vecteur les produits industriels en tous genres, commence à la sortie des usines, mines et champs de pétrole , emprunte les réseaux de transport pour rejoindre d’autres usines , des entrepôts ou des magasins, se disperse dans les lieux d’habitation, et n’entre dans « l’environnement » qu’après avoir erré comme une bille de flipper dans « l’anthroposphère ».2
    Rien de plus naturel, et malheureusement d’irrépressible, que la diffusion de quelque chose dans un milieu. Si les détritus de la photo avaient, pour une raison quelconque, suivi un autre chemin, ils n’auraient certes pas pollué ce fleuve-là, mais auraient diffusé quand même, car rien ne peut s’évaporer comme Jésus de son tombeau. Ils auraient donc pollué un autre fleuve ou d’autres sites de par le vaste monde, ou encore l’atmosphère à la sortie d’un incinérateur, (avant d’être dispersés par les vents et de retomber au sol), mais auraient continué, par un chemin ou l’autre, leur inexorable diffusion.
    Quand on comprend que cette diffusion obéit à une loi physique, l’on comprend du même coup que rien ne peut l’entraver, et donc qu’il n’y a rien à faire sinon la stopper à la source en arrêtant les usines. L’on peut aussi rêver d’une industrie qui cesserait de produire des polluants, mais cela nous entraînerait trop loin et nulle part.
    L’illusion que la pollution pourrait être contenue vient du fait qu’elle est produite par des moyens « sous contrôle ». Les catastrophes où elle se montre de façon fracassante, par exemple à Seveso en 1976, révèlent a contrario l’existence de ce contrôle, lequel ne faillit que sporadiquement lors de malheureux « concours de circonstances ». Les enquêtes révèlent à chaque fois une cascade de défaillances, d’incidents et d’anomalies, (généralement précédées d’alertes restées sans effets), mais l’on jure devant Dieu qu’on ne le reverra jamais plus. Ce n’est pas vraiment mensonger, car la maîtrise des processus progresse d’année en année, mais chaque catastrophe laisse intact et même renforce le credo de base : « Oui, on manipule des produits toxiques et dangereux, mais sous contrôle. » (D’où l’interrogation qui en découle logiquement : pourquoi ne pas alléger les mesures législatives « tatillonnes » puisque « tout est sous contrôle » ?…)
    Malheureusement, la loi de diffusion ne l’entend pas de cette oreille. Elle se fiche royalement que vos produits soient ou non « sous contrôle », qu’ils soient utiles ou futiles, toxiques ou inoffensifs, qu’ils s’échappent dans la nature par ici ou par là, sous telle forme ou telle autre, aujourd’hui ou demain, par temps de paix ou de guerre, par accident ou négligence, de façon légale ou illégale, visible ou invisible, à cause d’un producteur, d’un transporteur ou d’un consommateur. Quoi que vous fassiez ou ne fassiez pas, la diffusion a été amorcée par la production, et ne prendra fin qu’à la dislocation complète des produits.
    N’en déplaise aux pangloss en tous genres, cette loi de la diffusion signe l’impuissance ontologique des humains faces à la pollution. Elle révèle que son contrôle ne peut que nous échapper, non pour des raisons techniques, réglementaires, culturelles, mentales ou morales et tout ce qu’on veut, mais parce qu’il est impossible de se soustraire aux lois de la nature : l’on peut seulement en jouer, avec plus ou moins de bonheur. (Se rappeler Icare, autre mythe négligé.)

    Puisque désormais il s’avère que l’on a beaucoup joué mais pas sur les bons numéros, nous ne commencerons à être (timidement) optimiste qu’après que le pessimisme aura été établi en vertu cardinale.
    L’optimisme reste cependant une qualité individuelle primordiale pour agir, supporter les vicissitudes, aider et secourir son prochain, améliorer sa condition, etc. Mais la société, ayant d’autres finalités que celles des individus, n’a pas à être optimiste, elle doit nourrir un esprit critique strictement nécessaire à sa survie et au bien-être de tous ses membres.
    A en juger à ce que montrent les médias et les réseaux sociaux, l’on distingue deux catégories : ceux qui veulent comprendre sans faire, et ceux qui veulent faire sans comprendre. Votre serviteur se range bien sûr dans la première. Il serait tenté d’ajouter : comprendre, c’est comprendre qu’on ne peut rien faire. (Contre certaines choses s’entend, sinon il est toujours possible de jouer aux cartes ou de cultiver son jardin.)
    L’action l’emporte toujours sur la raison, l’une et l’autre ne jouent pas à armes égales.

    • Lichaire

    Ramassis de conneries d un écologiste qui a pas mis les pieds en montagne depuis 40 ans .
    Et qui y comprends rien en matière de tourisme. Rien du tout .
    Reste chez toi et laisse les professionnels gérer leur montagne.
    Guignol ?

    • JeanChristophe Tison

    Entièrement d’accord avec ce monsieur !
    Ou est le plaisir de tout descendre pour vite remonter !!
    Prenons le temps d’apprécier cet environnement magique, et de ne faire ne serait-ce qu’une descente par jour .. mais quel plaisir personnel, quel descente méritée, et notre nature épargnée..
    Bravo monsieur !

    • Guy J.J.P. Lafond

    Très intéressantes réflexions! Merci.

    Ici au Canada, nous adorons faire du patin à glace au grand air, soit sur des ronds de glace entretenues par des particuliers, soit sur des surfaces plus grandes entretenues par des cols bleus dans les villes, soit sur des lacs à la campagne.
    Seulement voilà: nos hivers canadiens ne sont plus ceux d’antan. À titre d’exemple, la température à Montréal ce matin était de – 8 Celsius. Ça va jusque là, mais demain matin, la météo annoncée nous indique qu’il fera 8 Celsius et que vendredi, la température sera encore plus élevée, soit 13 Celsius et avec de la pluie. Ce genre de “température en yoyo” en hiver est devenu notre quotidien depuis des années dans des villes comme Ottawa et Montréal. Il est donc difficile pour des patineurs comme moi d’y trouver leur compte. Les glaces sont souvent moins lisses et plutôt raboteuses . Alors, jour après jour, je demande à mes contemporains d’émettre moins de GES de telle sorte que les grands glaciers puissent recommencer à se former d’année en année. Cela serait magnifique d’apprendre une telle nouvelle car cela voudrait dire que nous aurions enfin réparer le climat. Malheureusement, je suis puni jour après jour par mes contemporains et de toutes les façons inimaginables, croyez-moi. Je crois qu’il serait grand temps de mettre dans des “postes clés” de pouvoir politique beaucoup plus de bons leaders comme Jean-François. Nous aurions de meilleures chances de réparer le climat rapidement. Qu’en pensent nos cousins dans l’U.E.?
    En attendant, célébrons en famille avec plus de prudence et plus de propreté cette fin d’année 2020 caractérisée par une pandémie sans précédent.
    t: @FamilleLafond

    • Benj

    Merci d’oser le dire. Le plus dur pour moi sera d’avoir eu besoin d’autant de temps dans ma vie avant d’arriver au même constat, à regret, car j’ai beaucoup aimé être un professionnel de la montagne.

    Mais une station de ski, ça n’est pas la montagne, c’est un parc d’attraction construit de force en milieu naturel, contre tout ce qui y existait avant.

    J’aimerais tellement que mes amis là-bas partagent cette inquiétude…
    Mais ils ont été formé comme moi par un organisme à vocation mercantile qui ne tolère aucune divergence d’opinion.
    Il est peut-être aussi là, le problème.

    • Robert

    100 % POUR 100 D’accord.
    La fameuse liberté de tout faire revendiquée par des personnes qui vont manifester pour dire que l’on ne doit pas toucher à cette liberté. Liberté de polluer, de saccager, de détruire ? Des sportifs qui doivent avoir des parkings à côté des stades, des pistes de skis et bien sur des remonte-pentes depuis la chambre d’hôtel.

    • Elisabeth Barbey

    Merci infiniment pour ces mots justes. J’habite en face de la piste de l’ours et j’assiste tous les soirs au ballet des « damneuses » avec leur projecteur qui éclaire 10 km à la ronde…

    • JF Dumas

    Tout à fait d’accord. J’en arrive à trouver beaucoup plus de nature que dans ces montagnes skiable dans les friches nées de la déprise agricole où la ronce le dispute à l’épine blanche ou noire, où le renard chasse le lapin et où le blaireau vit à peu près tranquille contrastant avec le triste sort de la dernière des martres de Chamrousse que Jean-François Noblet raconte dans un chapitre de sont livre sur la martre paru chez Eveil Nature , il y a une vingtaine d’années.

    • Aubin

    Un point de vue juste même s’il concerne surtout les stations « usines » plutôt que les stations villages qui ont beaucoup plus gardés leur âme et leurs habitants. J’ajouterais aussi que même si le changement que vous décrivez est souhaitable on peut lui laisser un peu plus que 20 jours pour se mettre en place (du 1 au 20 décembre en l’occurrence). Espérons par contre que cette contrainte amorcera les changements pour les années d’après !

    • coulon

    Bravo Mr Noblet pour cette tribune .
    Le constat est en effet accablant ; pour exemple ce qui se passe actuellement dans la petite station village d’Arêches , en Savoie, à seulement 1000m d’altitude : création récente d’une « résidence club » de plusieurs centaines de « lits chauds » , vouée à l’échec à court terme dans cette petite station de basse altitude … Et bien sûr, il faut satisfaire les éventuels clients…Une télécabine vient donc d’être construite à grands frais… »Il faut aller de l’avant  » comme le disaient si bien les élus !

    • LR

    Hé oui bande de sauvages de citadins veuillez rester dans vos bidons villes et ne plus venir nous ennuyer dans nos belles montagnes.

    • LouRichard

    Ce Jean-François Noblet est un crétin des Alpes fini.
    En France les remontés mécaniques fonctionnent à l’électricité et en France l’électricité est à 80% d’origine nucléaire et émet donc très peu de CO2.

    • Claude Courty

    Pas la moindre chance d’y changer quoi que ce soit, tant que le nombre de consommateurs potentiels de sports d’hiver (et autres fantaisies) continuera de croître, pour l’instant de 220 000 quotidiennement dans le monde.

    • Michel CERF

    Les commentaires de certains crétins sont effectivement un ramassis de conneries , que la montagne serait belle sans ces demeurés !8

    • Michel CERF

    Les professionnels gèrent les montagnes , les champs , les océans , on constate le triste résultat .

    • Michel CERF

    Le s commentaires de certains crétins sont effectivement un ramassis de conneries qui démontre à quel point ils sont attardés .₩

    • Pruvot

    Pour répondre à Jean Gossman, le photovoltaïque est plus performant en montagne du fait même du meilleur refroidissement des panneaux. Le froid incite plus qu’en plaine à innover en matière d’isolation et en construction bio-climatique. A Briançon la production d’électricité renouvelable (photo voltaïque et hydro-électricité) vise à atteindre l’autonomie dans les 10 ans. Quant au tourisme d’hiver, il est d’ores et déjà dépassé par le tourisme d’été. Pendant les vacances de Noël, mes petites filles se sont régalées en se mettant au ski de fond et en patinant sur le lac gelé. Une alternative au tout-ski industriel se met donc en place et se prolongera après la crise sanitaire. Malgré le handicap de l’altitude, l’agriculture paysanne bio se développe grandement. Bref nous avons beaucoup d’atouts en main. Reste à développer des modes de transports soutenables, sachant que la majeure partie de la pollution des stations vient des déplacements automobiles des touristes.

    • Angela

    Oui, trois fois oui. Vous m’ôtez les mots de la bouche!?

    • dominique perotin

    Intéressant- partagé sur ma page Facebook