Procès pollution de l’air à Londres : décision mercredi

Ella Adoo-Kissi-Debrah Londres pollution air

Ella Adoo-Kissi-Debrah, décédée d'une crise d'asthme, sur une photo sur le mobile de sa mère prise le 30 novembre 2020. © AFP/Archives Hollie Adams

Londres (AFP) – La famille d’une Londonienne de neuf ans morte d’une grave crise d’asthme en 2013 saura mercredi si son décès est dû à la pollution de l’air, à l’issue d’une série d’audiences qui se sont achevées vendredi à Londres.

Le coroner adjoint de l’arrondissement londonien de Southwark, Philip Barlow, qui examine depuis 10 jours le contexte du décès d’Ella Adoo-Kissi-Debrah, a annoncé vendredi qu’il se prononcera mercredi à 11H00 GMT et locales sur la raison de son décès.

S’il conclut que la pollution de l’air a directement causé la mort d’Ella, cela constituerait une première au Royaume-Uni. M. Barlow pourrait publier un rapport afin d’éviter de futurs décès liés à la pollution de l’air.

« Je suis là pour obtenir justice pour ma fille » a déclaré à l’AFP Rosamund Adoo-Kissi-Debrah à l’issue de l’audience. Cette enseignante espère aussi une décision qui « ait un impact positif pour la vie de nombreux enfants ».

« Les gens ne réalisent probablement pas à quel point la pollution de l’air est dangereuse (…) Je pense que c’est une urgence en matière de santé publique et que davantage d’efforts doivent être faits » pour améliorer la qualité de l’air, a-t-elle ajouté.

Sa fille Ella est décédée le 15 février 2013 d’une grave crise d’asthme après près de trois ans de crises répétées et plus de 30 hospitalisations. La fillette, sportive et musicienne, vivait à moins de 30 mètres du South circular, une route très empruntée du sud londonien.

En 2014, la justice a déterminé qu’elle était morte d’une insuffisance respiratoire aiguë causée par un asthme sévère. Mais ces conclusions ont été annulées en 2019 et la tenue d’une nouvelle enquête a été ordonnée en raison de nouveaux éléments scientifiques, notamment le rapport en 2018 d’un spécialiste de la pollution de l’air, Stephen Holgate.

M.Holgate avait noté un « lien frappant » entre les hospitalisations d’Ella et les pics enregistrés de dioxyde d’azote (NO2) et de particules en suspension, les polluants les plus nocifs, à proximité de son domicile.

Lors d’une audience, mardi, cet expert a déclaré qu’une « hyper-sécrétion » de mucus dans les poumons d’Ella provoquait des quintes de toux prolongées qui s’étaient aggravées au cours de l’hiver 2012, « quand la pollution de l’air empirait dans son quartier ».

A l’inverse « pendant les mois d’été où les niveaux de pollution de l’air diminuaient globalement, ses voies respiratoires étaient capables de se rétablir », a-t-il expliqué.

Entre 28.000 et 36.000 décès survenant au Royaume-Uni chaque année sont estimés être liés à la pollution de l’air.

©AFP

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