Soupçons de trafic d’animaux : un tigre décapité retrouvé dans un zoo en Thaïlande

tigre zoo Thaïlande

Photographie d'un tigre retrouvé au Mukda Tiger Park and Farm à Mukdahan, fournie par les autorités thaïlandaises le 4 décembre 2020. © Department of National Parks, Wildlife and Plant Conservation (DNP)/AFP Handout

Bangkok (AFP) – Les autorités thaïlandaises ont découvert une tête coupée de tigre lors d’une opération dans un faux zoo, à la frontière avec le Laos, qu’elles soupçonnent de participer à un trafic illégal d’espèces sauvages.

Les autorités ont saisi cinq tigres vivants à Mukda Tiger Park and Farm, ainsi que des parties de corps d’autres animaux. Les animaux vivants ont été placés dans un un sanctuaire de protection de la faune sauvage.

Situé dans la province de Mukdahan (nord-est), Mukda Tiger Park and Farm avait annoncé la naissance il y a cinq ans de six lionceaux, mais des tests ADN ont montré qu’aucun des cinq tigres retrouvés, pas plus que le fauve décapité, n’était apparenté à d’autres animaux du parc.

Ces résultats laissent penser que ce faux zoo servait de lieu de rétention pour des animaux sauvages introduits en contrebande au Laos et au Vietnam.

« Ils ont depuis 2012 une licence de zoo mais ont affirmé que leurs installations n’étaient pas prêtes à ouvrir », a expliqué à l’AFP un responsable du département thaïlandais des parcs nationaux, de la faune et de la flore.

« Nous avons reçu des informations de diverses agences internationales au sujet des étranges activités menées par ce zoo », a-t-il dit.

Les autorités recherchent le propriétaire du zoo, qui n’était pas présent pendant l’opération lundi, pour l’interroger, selon ce responsable.

Le zoo possédait 28 tigres en 2013, puis leur nombre a bondi à 50 cinq ans plus tard, selon le groupe de défense de l’environnement Wildlife Friends Foundation Thailand. En 2020, leur nombre était ramené à 25.

« On peut voir cela comme du blanchiment d’animaux », a expliqué Edwin Wiek, fondateur de l’ONG à l’AFP.

« Le Mukda (Tiger Park and Farm) est essentiellement un endroit où l’on garde ces tigres en attendant qu’ils soient vendus à des clients chinois au Laos ».

« Le profit que l’on peut tirer de ces tigres en les vendant peut être compris entre 5.000 et 6.600 dollars par tigre ».

La forte demande de peaux et d’organes de tigre en Chine et au Vietnam alimente le braconnage. Les parties du corps sont utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise.

Le nombre de tigres dans le monde est passé de 100.000 environ il y a un siècle à moins de 4.000 aujourd’hui.

©AFP

Un commentaire

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    • michel CERF

    La médecine chinoise est criminelle à bien des égards , triste humanité .