Les faucons Hunt et Apollo « employés » d’Ajaccio pour effaroucher les étourneaux

vol étourneaux Ajaccio

Vol d'étourneaux à Ajaccio le 17 novembre 2020 © AFP Pascal POCHARD-CASABIANCA

Ajaccio (AFP) – « Pour Hunt, c’est un jeu, comme un chien qui joue avec un ballon ». Faucons et buses sont utilisés à Ajaccio pour faire fuir hors du centre-ville les quelque 200.000 étourneaux de passage, dont les déjections empoisonnent la vie des habitants.

« On repousse les étourneaux de la ville, qui n’est pas leur habitat naturel, vers les Sanguinaires », un chapelet d’îles situé à sept kilomètres du centre, explique à l’AFP Ludwig Verschatse, fauconnier d’origine flamande.

Il travaille avec sa femme, Gonda Vercaigne, à effaroucher les nuées d’oiseaux migrateurs à l’aide de Hunt et Apollo, leurs deux faucons Gerfaut, ou de l’une de leurs trois buses de Harris.

Une méthode « écologique » et « respectueuse de la protection animale », utilisée « depuis cinq ans » par la mairie d’Ajaccio et qui « marche très bien », indique à l’AFP Jean-Pierre Aresu, adjoint chargé de l’hygiène. La présence des étourneaux est « un problème de santé publique » estime-t-il puisqu’ils « peuvent transmettre des bactéries à l’homme ».

Les étourneaux forment des vagues que l’on appelle « murmurations » et semblent danser dans le ciel. Mais si leur ballet aérien laisse les spectateurs admiratifs, au sol, la déferlante de fiente recouvrant voitures et trottoirs est moins appréciée des riverains.

A l’aube et au crépuscule, depuis une semaine, le fauconnier lâche l’un de ses rapaces pour « créer un sentiment d’insécurité » chez les oiseaux qui, après une journée dans les collines autour d’Ajaccio, dans des oliviers sauvages, rejoignent la ville pour y passer la nuit, à l’abri des feuilles des platanes.

Effaroucher, pas éradiquer

La mission de Hunt, un jeune faucon de trois ans à la tête noire, au plumage moucheté et au bec et pattes jaunes, est « d’évoluer entre la cime des platanes et le groupe des étourneaux afin de les empêcher de descendre dans les arbres, juste par sa présence dissuasive », indique le fauconnier.

« Il faut en moyenne trois ans de travail quotidien avant que le rapace ait pigé ce qu’on lui demande », en l’occurrence de ne pas tuer les étourneaux et de revenir manger auprès de son maître, ajoute-t-il, en insistant : « On n’est pas là pour éradiquer les étourneaux mais pour les effaroucher ».

Néanmoins, du fait de la détection d’un cas de grippe aviaire en Haute-Corse, la France et donc la Corse sont placées depuis mardi sous des mesures de précaution qui empêchent de faire voler les rapaces, mettant un terme plus tôt que prévu à cette opération d’effarouchement qui était envisagée jusqu’à dimanche, a-ton appris auprès de la préfecture de Corse et de Ludwig Verschatse.

Installé près de Tarbes (Hautes-Pyrénées), le fauconnier belge officie en Corse mais aussi dans d’autres régions de France et même au tournoi de tennis de Roland-Garros pour faire fuir les pigeons.

©AFP

Un commentaire

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    • Méryl Pinque

    Et qui emploie-t-on pour effaroucher l’espèce humaine destructrice de la planète Terre et de ses habitants nonhumains ?