Barclays finance toujours plus les énergies fossiles malgré ses promesses (ONG)

Allemagne mine

La mine de lignite à ciel ouvert de Garzweiler, dans l'ouest de l'Allemagne, le 28 juillet 2020. © AFP/Archives Ina FASSBENDER

Londres (AFP) – La banque britannique Barclays a augmenté cette année ses financements en direction du secteur des énergies fossiles malgré ses promesses sur le climat, révèle mercredi le réseau d’ONG Fund Our Future.

Barclays a octroyé au total 24,58 milliards de dollars de soutien financier et de prêts aux entreprises du secteur entre janvier et septembre, soit 200 millions de plus que la même période l’an passé, ce qui fait d’elle la première source de financement en Europe des énergies fossiles, selon un communiqué.

Ces chiffres ont été compilés par l’ONG Rainforest Action Network (RAN) avec des données du groupe Bloomberg qui produit des statistiques pour 2.100 entreprises dans le secteur du charbon, du gaz ou du pétrole.

Pour Fund Our Future, ces résultats sont d’autant plus étonnants que Barclays avait dévoilé en mars d’ambitieuses promesses sur le climat.

La banque s’est engagée à la neutralité carbone d’ici 2050 et à financer seulement des projets conformes aux accords de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Barclays était sous pression de certains actionnaires, qui poussent pour que la banque arrête de financer les énergies fossiles compte tenu de l’urgence climatique.

L’étude souligne que le jour même de l’annonce de son plan sur le climat Barclays concluait un accord avec l’entreprise canadienne Enbridge, spécialisée dans les oléoducs, pour un prêt de 2,1 milliards de dollars.

« Nous sommes d’accord que le but est celui d’une économie neutre en carbone, ce qui explique notre ambition pour 2050. Dans l’intervalle, nous financerons les producteurs énergétiques pour nos besoins en énergie aujourd’hui et qui investissent dans la transition » énergétique, lesquels, « comme la plupart des entreprises durant la pandémie, ont besoin de financement supplémentaire cette année », a réagi un porte-parole de la banque.

« Le vrai test, ce sur quoi nous travaillons depuis avril, est de mesurer les émissions carbone des produits financiers et pas simplement le niveau des financements, et c’est que nous allons faire en informant les investisseurs d’ici la fin de l’année », complète-t-il.

Fund Our Future montre du doigt également HSBC, la deuxième banque qui finance le plus l’énergie fossile en Europe derrière Barclays avec 19 milliards de dollars de soutien financier au cours des neuf premiers mois de l’année.

Certes, le chiffre est en baisse par rapport aux 21,58 milliards de dollars pour la même période en 2019, mais cela ne suffit pas selon l’ONG pour une banque qui veut devenir neutre en carbone.

HSBC s’est également engagée en octobre à atteindre d’ici 2050 la neutralité carbone pour son portefeuille de financement afin de s’aligner sur les accords de Paris.

Un porte-parole a assuré que la banque ne finançait plus de nouvelles mines de charbon thermique ou de nouvelles centrales électriques au charbon depuis avril 2018.

« HSBC est conscient du rôle du secteur financier pour lutter contre le changement climatique », assure-t-il.

Les engagements de Barclays et HSBC « ne valent que si cela a un impact rapide sur le financement de l’industrie fossile », souligne Johan Frijns de l’ONG BankTrack, cité dans le communiqué.

« Il est impossible d’attendre des louanges pour des engagements à 30 ans quand vous apportez des milliards dans le charbon, le pétrole et le gaz », prévient-il.

©AFP

Pour en lire davantage sur le financement de l’industrie fossile : Après-covid, des plans de relance climaticides ?

3 commentaires

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    • Jean Grossmann

    Puisque les anglais ont voulu lnous quitter je crois qu’il vaut mieux couper les amarres et les laisser partir à la dérive

    • Michel CERF

    Exactement Jean .

    • Méryl Pinque

    Bien dit, Jean !

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