Capitale européenne du pétrole, Aberdeen plein gaz sur l’hydrogène

aberdeen bus hydrogène

Un bus "double decker" à hydrogène dans une rue d'Ellon, le 5 novembre 2020 dans la région d'Aberdeen, en Ecosse. © AFP/Archives Michal Wachucik

Aberdeen (Royaume-Uni) (AFP) – Après avoir prospéré grâce au pétrole de la mer du Nord, Aberdeen se prépare à mettre en circulation les premiers bus à impériale au monde à rouler à l’hydrogène, une nouvelle étape de la transition écologique de la ville écossaise.

La flotte de 15 « double deckers », qui ne rejetteront que de la vapeur d’eau, devraient circuler dès le mois de novembre sur les lignes les plus fréquentées de la ville du nord-est de l’Ecosse, après d’ultimes essais.

D’un prix unitaire de 500.000 livres sterling (554.000 euros), ils viendront compléter la flotte de véhicules de la ville roulant déjà à l’hydrogène ou à l’électricité, contribuant à l’ambition d’Aberdeen d’être une pionnière dans cette technologie, de réduire son empreinte carbone et d’assurer sa transition vers une économie plus verte.

Un projet pilote avec des bus propulsés à l’hydrogène y avait déjà été menée en 2015, année où avait été inaugurée aussi la première station de production d’hydrogène et de ravitaillement pour bus ouverte du Royaume-Uni.

« Actuellement, Aberdeen produit 500 kilogrammes d’hydrogène vert par jour », a expliqué à l’AFP Philip Bell, conseiller local et Monsieur Hydrogène de la ville, avec l’objectif d’en produire « trois tonnes et demi quotidiennement dans trois ans ».

Le procédé utilisé à Aberdeen pour produire l’hydrogène se base sur l’électrolyse, procédé qui consiste à faire passer un courant électrique dans de l’eau afin d’en séparer l’hydrogène de l’oxygène.

L’utilisation d’électricité issue d’énergies renouvelables permet de produire de l’hydrogène avec de faibles émissions de CO2, l’un des talons d’Achille d’un point de vue environnemental de la production de ce gaz.

La capitale européenne du pétrole espère que ce projet d’un coût de 8,3 millions de livres sterling (9,2 millions d’euros), co-financé par le gouvernement écossais et l’Union européenne, permettra de développer une industrie de l’hydrogène dans la région, face à une demande croissante pour ce gaz dans le monde.

Dix minutes pour ravitailler 

Selon l’agence internationale de l’énergie, la demande a plus que triplé depuis 1975, l’hydrogène pouvant contribuer à résoudre des défis comme le stockage de l’électricité tout en diminuant la pollution de l’air. Mais la production d’hydrogène elle-même peut être fortement émettrice de CO2 et les infrastructures sont lentes à se développer, même si les projets se multiplient dans le monde.

En France, Fébus, des bus de 18 mètres de long fonctionnant à l’hydrogène avec « zéro émission » ont a été mis en service fin 2019 à Pau (sud-ouest).

Des bus équipés de cette technologie ont également été mis en service en région parisienne, ainsi que dans le Pas-de-Calais.

Wrightbus, société nord-irlandaise qui a construit les 15 bus à impériale d’Aberdeen, en fournira aussi 20 à la ville de Birmingham, dans le centre de l’Angleterre, où ils devraient être mis en service en avril 2021.

Le premier ferry au monde propulsé à l’hydrogène est également en phase de test en Ecosse, sur l’île d’Orkney, de même qu’un prototype de train au Royaume-Uni.

Selon Wrightbus, ses bus à impériale peuvent faire le plein à un coût similaire à celui d’un bus roulant au diesel.

En France, Fébus, des bus de 18 mètres de long fonctionnant à l’hydrogène avec « zéro émission » ont a été mis en service fin 2019 à Pau (sud-ouest).

Des bus équipés de cette technologie ont également été mis en service en région parisienne, ainsi que dans le Pas-de-Calais.

Wrightbus, société nord-irlandaise qui a construit les 15 bus à impériale d’Aberdeen, en fournira aussi 20 à la ville de Birmingham, dans le centre de l’Angleterre, où ils devraient être mis en service en avril 2021.

Le premier ferry au monde propulsé à l’hydrogène est également en phase de test en Ecosse, sur l’île d’Orkney, de même qu’un prototype de train au Royaume-Uni.

Selon Wrightbus, ses bus à impériale peuvent faire le plein à un coût similaire à celui d’un bus roulant au diesel.

©AFP

2 commentaires

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    • Patrice DESCLAUD

    Il faudrait un bon bilan écologique (gaz à effet de serre, fabrication, recyclage, côut de production et maintenance …). On semble tous progresser mais comment ? En 1945 aux USA, il y avait déjà des voitures à hydrogène, puis brutalement ça a cessé : pourquoi ? Poids des lobbies pétroliers ?

    • ROUXEL jean

    Par quel hydrogène ces bus sont-ils propulsés : gazeux ou liquide ? Issu de l’électrolyse de l’eau, au départ, il est forcément gazeux. Rendement de l’opération : environ 80%. Acceptable.
    Mais s’il est gazeux, il faut forcément le compresser à de très hautes pressions (700 bars classiquement) pour disposer d’une quantité d’énergie suffisante dans un volume raisonnable. Donc dépense énergétique et baisse du rendement.
    Pour qu’il soit liquide, il faut refroidir le gaz à -252°C pour le liquéfier. Là le rendement en prend un coup derrière la casquette. Et ensuite comment est-il « brûlé » ? Si c’est au moyen d’une pile à combustible, le rendement global de l’opération est de 20%. Seuls 20% de l’électricité verte (ou pas) produite au départ sera restituée au moteur du bus. Et un moteur, fût-il électrique à des pertes. Bilan global ?
    Bref tout ceci pour dire que vouloir maintenir « quoi qu’il en coûte » notre mobilité actuelle va poser de beaux problèmes de production d’électricité !