La sur-accidentalité des navires transportant des animaux vivants

moutons cargo

Troupeau de moutons dans le cargo panaméen Almawashi en direction de la Jordanie, le 30 septembre 2008 à Montevideo. La traversée avec 18 000 moutons et 12 000 bœufs durera près de 25 jours. Au cours du voyage, les animaux consommeront 4 tonnes de fourrage et 7 000 litres d'eau. ©AFP PHOTO/Miguel ROJO

Les navires de commerce transportant des animaux vivants ont deux fois plus de probabilité de perdre toute leur cargaison en s’échouant ou en coulant que les transporteurs classiques, rapporte une enquête menée par le Guardian.

Sur la période de janvier 2020 à décembre 2019, 5 bateaux transportant des bêtes vivantes s’échouent ou coulent, causant la mort des membres d’équipage et de l’ensemble de leur cargaison. Lors de ces catastrophes maritimes, des milliers d’animaux meurent. Le naufrage du Queen Hind cette année a conduit à la noyade de 14 000 moutons.

Des cargos vétustes

Premier problème : ces navires ont dans 80 % des cas été construits pour d’autres fins que le transport du cheptel. Ils ne disposent donc pas des infrastructures adéquates pour transporter une telle cargaison.

L’âge de ces bateaux est également questionné par le Guardian. Ils ont en moyenne 36 ans, contre 20 pour la flotte commerciale globale.

Le transport d’animaux vivants, une autre affaire que celui de conteneurs

Transporter des bêtes vivantes est une autre affaire que transporter des conteneurs. Ces dernières émettent des déjections. Or, l’urine et le fumier ont un effet corrosif sur l’acier, ce qui conduit à une fragilisation des infrastructures. Les animaux adoptent également des comportements imprévisibles, lors de tempêtes par exemple, et leurs déplacements peuvent nuire à la stabilité du bâtiment.

Face à cela, les membres d’équipage ne sont pas formés. Ils n’ont souvent aucune expérience dans la gestion d’une cargaison vivante avant leur premier voyage.

Des voix s’élèvent face aux problèmes soulevés par le juteux commerce du transport d’animaux vivants, réalisant 17,7 milliards d’euros par an. “Cet examen devrait reconnaître que le transport de viande fraîche ou congelée est la manière dont est transportée quasiment toute la viande commercialisée aujourd’hui. L’idée d’envoyer des animaux vivants est le vestige d’une époque passée” affirme Kristen Stilt, directeur du programme droit des animaux et politique à l’université d’Harvard.

Le Parlement européen a récemment voté la mise en place d’une enquête sur le système de régulation encadrant le transport d’animaux vivants en Europe.

2 commentaires

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    • Guy J.J.P. Lafond

    Erratum:

    « Sur la période de janvier 2020 à décembre 2019, 5 bateaux transportant des bêtes vivantes s’échouent ou coulent, … »

    Faites-vous allusion à la période de janvier 2019 à décembre 2019?

    • Méryl Pinque

    Les consommateurs de produits d’origine animale sont responsables.
    Honte à eux, quadruplement, car non seulement ils sont directement à l’origine des massacres de masse et des tortures des animaux, mais aussi du réchauffement climatique (déforestation et incendies pour faire de la place aux élevages) et de la mise en danger de notre santé (virus passés, en cours et à venir – Covid-19 et consorts étant la conséquence de la consommation de viande, de la destruction des forêts et du massacre des animaux sauvages).