Climat : l’UE repousse à décembre la décision sur son objectif d’émissions pour 2030

Union Européenne sommet Bruxelles

La salle de réunion des dirigeants de l'Union européenne lors des sommets, le 15 octobre 2020 à Bruxelles. © POOL/AFP YVES HERMAN

Bruxelles (AFP) – Les dirigeants de l’UE, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé jeudi de repousser à une prochaine réunion en décembre toute décision sur leur nouvel objectif d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030, objet de vives divergences entre les États membres.

Les Vingt-Sept « reviendront sur le sujet lors de leur sommet de décembre en vue de s’entendre sur un nouvel objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030 » et le soumettre à temps aux Nations unies dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 sur le climat, selon les conclusions du sommet.

La Commission européenne vise une réduction d’au moins 55% des émissions européennes en 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40% actuellement, afin d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050. Le Parlement européen réclame une baisse d’au moins 60%.

Les États membres doivent se prononcer, et devront impérativement s’entendre entre eux sur un texte final d’ici la fin de l’année.

Les divergences restent fortes, ce qui a poussé l’Allemagne, à la tête de la présidence tournante de l’UE, à repousser un éventuel accord au sommet des 10-11 décembre.

Onze pays, dont la France, l’Espagne ou les Pays-Bas, ont exprimé dans une lettre commune leur soutien à une baisse d' »au moins 55% ».

Mais plusieurs pays de l’Est s’y opposent, notamment la Pologne, encore très dépendante du charbon et qui refuse de s’engager sur sa neutralité carbone.

« Si c’est un objectif médian pour l’ensemble de l’UE, pas de problème : certains pays pourraient réduire (leurs émissions) davantage. Mais nous, la République tchèque, on n’y arrivera pas », a souligné jeudi le Premier ministre tchèque Andrej Babis.

Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a pointé du doigt le coût économique pour le secteur minier de son pays : « Nos calculs préliminaires suggèrent qu’une baisse de 40% est un plafond », a-t-il averti.

Ces États récalcitrants pourraient exiger des financements supplémentaires, notamment via le Fonds de transition juste.

« Tous les États participeront à l’effort en prenant en compte les circonstances nationales et dans un esprit d’équité et de solidarité », précisent les conclusions du sommet.

Le calendrier est serré : pour que des négociations avec le Parlement puissent aboutir mi-décembre, il faudrait que les ministres européens de l’Environnement s’accordent dès leur réunion du 23 octobre sur « leur version de la loi climat », a prévenu jeudi l’eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission Environnement.

©AFP

Émissions de CO2 : des PDG demandent une réduction d’au moins 55% au sein de l’UE d’ici 2030

Un commentaire

Ecrire un commentaire

    • janine favre

    apparemment « y’a pas le feu au lac » L’accélération du réchauffement, la multiplication des catastrophes écologiques, la course au profit, les guerres, les réfugiés qui risquent la mort…..voilà le triste tableau de l’année 2020