Prises accidentelles de dauphins : les pêcheurs bretons contre une interdiction de pêche

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Un dauphin à quelques encâblures de la Foret-Fouesnant dans le sud du Finistère le 17 octobre 2017. © AFP/Archives FRED TANNEAU

Rennes (AFP) – Les pêcheurs bretons se sont dits opposés vendredi à une fermeture pour 15 jours de la pêche dans le Golfe de Gascogne au premier trimestre 2021, envisagée selon eux par l’Union européenne pour limiter les prises accidentelles de dauphins.

« Imposer une interdiction de pêche dans le Golfe de Gascogne serait injuste et arbitraire », a dénoncé Olivier Le Nézet, président du comité régional des pêches de Bretagne, cité dans un communiqué.

« Ce projet de l’UE ne repose sur aucune considération scientifique prouvant son utilité. Il s’agit d’une mesure politique visant à répondre à l’émotion médiatique créée par quelques ONG environnementalistes », a-t-il ajouté.

Selon le comité des pêches du Morbihan, cette fermeture s’appliquerait « à tous les fileyeurs, chalutiers pélagiques et bolincheurs français ».

La Commission européenne a ouvert début juillet une procédure d’infraction contre la France, l’Espagne et la Suède pour n’avoir pas pris suffisamment de mesures pour empêcher les prises accidentelles de dauphins.

« Une réunion interministérielle aura lieu à Matignon dans les prochaines heures pour définir la réponse de la France », a indiqué vendredi à l’AFP l’entourage de la ministre de la Mer Annick Girardin.

La ministre « rencontrera les pêcheurs la semaine prochaine pour leur exposer la position de la France », a-t-on ajouté de même source sans plus de précisions sur la date et le lieu de cette rencontre.

Fin mai, le Conseil international pour l’Exploration de la mer (Ciem) a recommandé de nouvelles mesures pour limiter ces prises, à savoir « une combinaison de fermetures temporaires des pêcheries problématiques » et l’utilisation de « pingers » (dispositifs acoustiques destinés à éloigner les cétacés) sur les chalutiers pélagiques.

Il a aussi évoqué des alternatives comme une fermeture de quatre semaines (mi-janvier à mi-février) de tous les métiers ou une baisse annuelle de 40% de l’effort de pêche des pêcheries problématiques.

Jeudi, une délégation de sept pêcheurs lorientais et d’un pêcheur finistérien a été reçue par le cabinet de la ministre de la Mer.

Ils disent avoir demandé « l’abandon du projet de fermeture de pêche », « la définition d’un périmètre de sécurité autour des navires de pêche interdit » aux ONG et « l’adoption d’un programme de recherche scientifique permettant de comprendre pourquoi la population de cétacés augmente dans le Golfe de Gascogne et comment ainsi la protéger efficacement ».

©AFP

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3 commentaires

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    • Michel CERF

    Olivier Le Nézet a raison de dire que cette mesure n’est pas utile , en effet des mesures beaucoup plus contraignantes s’imposent si l’on veut protéger efficacement les dauphins et autres cétacés .

    • DESCLAUD Patrice

    Habituellement on a d’abord des chiffres sur l’évolution de l’espèce au fil des ans et les éventuelles risques qu’elle courre. Cela permet de concerter, suivre et échanger avant de décider. Là on a l’impression d’un « diktat » qui tombe « d’en haut ».

    • Méryl Pinque

    En premier lieu, de qui est-ce la faute sinon des consommateurs de poissons et autres animaux marins ?…
    Adopter une alimentation végétale mettrait fin à l’industrie meurtrière de la pêche.
    Certes les dauphins sont sentients, mais les poissons mangés aussi !
    Mettons fin à ce carnage : la paix et l’éthique commencent dans nos assiettes.