Mayotte : deux ans de prison ferme pour des braconniers de tortues

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Une tortue de mer verte venue pondre sur une plage de Mayotte, le 31 décembre 2018 © AFP/Archives david Lemor

Mamoudzou (AFP) – La Chambre d’appel de Mamoudzou a condamné jeudi à deux ans de prison ferme deux hommes en fuite, pour braconnage de tortues marines, qui sont des espèces protégées.

En première instance en avril, les deux hommes avaient avoué leurs actions devant les enquêteurs, mais ils avaient été relaxés pour vice de forme au grand dam des associations environnementales, comme Sea Shepherd ou Les naturalistes de Mayotte.

Attrapés avec 65 kg de viande de tortue fraîche dans la barge reliant la Petite Terre à la Grande Terre, ils n’avaient pas pu être assistés par un avocat lors de leur garde à vue.

Jeudi, ils ne se sont pas présentés et n’ont pas donné pouvoir de représentation à leur avocat Me Soumetui Andjilani, pourtant présent à l’audience.

L’avocate générale Denise Lacroix avait requis une peine d’un an de prison ferme à l’encontre des deux braconniers. La Chambre d’appel a été plus sévère, en les condamnant à deux ans de prison ferme et 1.000 euros de dommages et intérêts.

Cette condamnation porte un message qui va dans le bon sens, a estimé l’association Les Naturalistes de Mayotte qui rappelle que les tortues marines sont des espèces protégées.

« La peine maximum qui leur est appliquée montre que la justice joue son rôle et corrige l’effet désastreux de la relaxe du premier jugement », a écrit dans un communiqué l’association. Elle regrette néanmoins que les condamnés soient toujours en fuite.

À Mayotte, les associations environnementales dénombrent 300 tortues braconnées, un chiffre basé sur les restes trouvés sur les plages, mais qui serait inférieur à la réalité.

Ce braconnage met à mal à long terme l’observation de ces animaux, un des atouts touristiques et économiques de l’île.

© AFP

2 commentaires

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    • Michel CERF

    2 ans c’est nettement insuffisant pour dissuader ces braconniers .

    • Méryl Pinque

    Les meurtriers de personnes nonhumaines doivent écoper de la même peine que les autres.
    2 ans, ce n’est rien.
    Lorsque les animaux nonhumains seront enfin reconnus comme des personnes possédant en vertu de leur sentience des droits fondamentaux inaliénables, l’espèce humaine aura fait un pas décisif et majeur.