En pleine offensive verte, EasyJet va compenser ses émissions carbone

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EasyJet s'est lancée dans une offensive verte avec la compensation des émissions carbone de tous ses vols, au moment où le secteur aérien est sous pression pour lutter davantage contre le changement climatique © AFP/Archives PASCAL PAVANI

EasyJet s’est lancée mardi dans une offensive verte avec la compensation des émissions carbone de tous ses vols, au moment où le secteur aérien est sous pression pour lutter davantage contre le changement climatique.

La compagnie aérienne britannique affirme dans un communiqué qu’elle sera la première compagnie au monde à atteindre la neutralité carbone.

Pour respecter son objectif, EasyJet va avoir recours à des opérateurs de services de « compensation carbone », dont l’efficacité reste contestée notamment par des organisations non gouvernementales écologistes.

EasyJet précise qu’il va débourser 25 millions de livres (29,2 millions d’euros) l’an prochain à cette fin et fait valoir qu’il contribuera ainsi au financement de projets dits « verts », tels que la reforestation ou les énergies renouvelables.

« Nous nous engageons à avoir des vols neutres en carbone à travers notre réseau, ce qui est une première mondiale pour une compagnie aérienne », a affirmé Johan Lundgren, directeur général du groupe, lors d’une conférence téléphonique.

Il a balayé les critiques sur les limites de la « compensation carbone » qui peut ralentir les efforts des grands groupes pour réduire leur propre pollution et faire porter l’effort par d’autres.

« Ce n’est pas une arnaque. Il a été scientifiquement prouvé que cela marche », a-t-il martelé. Un peu plus tôt, sur la BBC, il avait expliqué que ce n’était pas une solution idéale tout en se défendant de tout « +greenwashing+ », c’est-à-dire de chercher à « verdir » son image.

Ce n’est pas l’avis de Doug Parr, de l’ONG Greenpeace au Royaume-Uni qui déclare que « leurs avions ne sont pas du tout neutre en carbone ».

« Il n’y a rien d’exemplaire concernant le climat en demandant à quelqu’un d’autre quelque part de polluer moins, ou de planter plus d’arbres. Si EasyJet veut prendre sa part, il devrait taxer les vols pour en réduire leur nombre », selon lui.

La compagnie transmanche Eurostar a annoncé la semaine dernière qu’elle aussi compte compenser ses émissions carbone en plantant un arbre par voyage entre Londres et le continent, se défendant également de vouloir « verdir » sa réputation.

Avions hybrides?

EasyJet explique que le recours à la « compensation carbone » est temporaire en attendant de mettre au point la technologie à même de faire voler des avions hybrides ou électriques.

Il annonce d’ailleurs un protocole d’accord avec le géant européen Airbus afin de réfléchir à la manière d’introduire sur le marché une nouvelle génération d’avions propres et de pouvoir les exploiter commercialement.

EasyJet rappelle qu’il travaille déjà avec le constructeur américain Wright Electric sur un futur avion électrique, qu’il espère lancer sur du court-courrier dans moins de dix ans.

La compagnie a engagé en outre la modernisation de sa flotte, avec des avions moins gourmands en carburant, ce qui lui a permis, selon elle, de réduire ses émissions de CO2 par passager d’un tiers depuis 2000.

Le groupe a annoncé mardi une commande de 12 A320neo, connu pour être plus efficace en termes de consommation de carburant, portant à 159 ces appareils dans sa flotte.

L’aviation représente environ 2% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), selon l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Selon des chiffres de l’Agence européenne de l’environnement, les émissions carbone du transport aérien dépassent largement celles des autres modes de transport.

Depuis quelques mois, des citoyens se mobilisent même pour appeler au boycott de l’avion, notamment en Suède où le mouvement « flight shaming » (faire honte de prendre l’avion) incite les voyageurs à privilégier d’autres moyens de transport.

EasyJet a par ailleurs publié mardi des résultats en demi-teinte pour 2018-2019 avec un bénéfice net en repli de 2,5%, pénalisé par les incertitudes du Brexit et le ralentissement de l’économie européenne et un marché très concurrentiel.

Le groupe reste prudent pour l’année prochaine et prévoit une croissance du nombre de sièges offerts plus faible que d’ordinaire.

Il va par ailleurs lancer des offres de séjours pour ses clients britanniques afin de profiter d’un marché plus ouvert moins de deux mois après la faillite du voyagiste Thomas Cook.

© AFP

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  • On se demande pourquoi les anglais ont quitté l’Europe s’il souhaite maintenant se rapprocher du géant européen Airbus pour réfléchir en commun voire même de définir un protocole sur la manière d’introduire sur le marché une nouvelle génération d’avions propres afin de les exploiter commercialement.

    Vu l’importance de l’enjeu pourquoi pas après tout mais comme le disait mon ami Frédéric je me demande s’il n’est pas préférable de couper les amarres et de laisser nos amis anglais partir à la dérive