L’ambigüité climatique de Google

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Google, la page d'accueil © DENIS CHARLET / AFP

Google affiche régulièrement des positions en faveur du climat, tout en finançant dans le même temps des organisations climato-sceptiques. Vendredi 11 octobre, le Guardian révèle que « Google a fait d’importantes contributions financières à des groupes d’influence connus, à Washington, pour nier la réalité du changement climatique ». Et ce, alors que la firme de Moutain View soutient les actions politiques engagées pour lutter contre le réchauffement. Google finance une douzaine d’organisations climato-sceptiques, d’après le quotidien britannique. Le journal, qui a consulté la liste disponible sur le site de Google, n’est toutefois pas parvenu à connaitre le montant des sommes versées par Google à de telles organisations. Le journal a lancé une série d’articles titrée « the polluters » afin de mettre en lumière les responsables de la crise climatique, dont les 20 entreprises les plus polluantes au monde.

« Nous avons toujours été très clairs, le sponsoring de la part de Google ne signifie pas que nous approuvons toutes les opinions de ces organisations. Nous pouvons même être en profond désaccord sur certains sujets », a déclaré un porte-parole de Google au Guardian qui pointe certaines contradictions du géant du numérique. Dans le même temps, Google finance aussi des organisations de défense de l’environnement et a engagé une stratégie d’entreprise afin de recourir en priorité aux énergies renouvelables. Depuis 2017, 100 % de l’électricité qu’elle consomme est renouvelable. En fin d’année, l’entreprise va lancer Stadia, un service de jeu vidéo en streaming, dont l’impact écologique suscite de nombreuses questions, comme le rapporte le Monde. À l’heure  actuelle, le numérique est responsable de 4 % du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon the Shift Project.

Le Competitive Enterprise Institute (CEI), un think-tank et lobby libéral figure parmi les groupes sponsorisés par Google. Celui-ci s’oppose aux lois de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il en va de même pour d’autres organisations soutenues par l’entreprise californienne.

Pourtant, déjà interrogé sur le sujet en 2014, Eric Schmidt, l’ancien président du conseil d’administration de Google, avait admis que soutenir des organisations réfutant le changement climatique que financer était une erreur à ne pas répéter à l’avenir.

Dans un autre article consacré au sujet et titré Les obscures raisons pour lesquelles Google soutien les négationnistes du climat, le Guardian explique que Google ainsi que d’autres entreprises du numérique, continue de soutenir des organisations conservatrices aux États-Unis. Car, celles-ci défendent une loi datant des années 1990 qui protège les géants du net de poursuites juridiques sur les contenus publiés par les internautes (à la différence des journaux ou des éditeurs qui peuvent être tenus pour responsable des propos et contenus qu’ils publient). Or, cette loi, connue comme section 230 of the Communications Decency Act (article 230 de la loi sur la décence dans les communications), fait l’objet de controverse et pourrait être remise en cause.

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