Les catastrophes naturelles provoquent deux fois plus de migrations internes que les conflits

En 2015, 19,2 millions de personnes se sont déplacées à l’intérieur de leur propre pays à cause de catastrophes naturelles comme les tempêtes, les inondations, les séismes, etc. Sur la même année, 8,6 millions d’individus ont été contraints de se déplacer car vivant en zone de conflit ou de guerre, soit deux fois moins. Ce sont les conclusions du groupe de recherches Internal Displacement Monitoring Center (IDMC) publiées le 11 mai. L’étude précise que la plupart des déplacés climatiques se situent en Asie et plus particulièrement en Inde et en Chine, où plus de 7 millions de personnes ont dû fuir leur lieu d’habitation en 2015. Sur tout le continent, pas moins de 16,3 millions de personnes sont concernées. Alexandra Bilak, directrice de l’IDMC, s’inquiète : « Ce sont toujours les mêmes régions qui sont touchées. Or, le caractère répétitif des déplacements est un facteur de fragilisation des ménages et de déstabilisation des pays ». Mais les catastrophes naturelles ne sont pas le seul motif environnemental de déplacement des populations, ajoute-t-elle : à cela s’ajoutent les « dérèglements qui s’inscrivent dans le temps, comme la dégradation des sols ou la sécheresse prolongée. (…) Ces mouvements, difficiles à évaluer, ne sont pas pris en compte dans nos données, mais ils sont importants. » Des déplacements qui amèneront, à terme, « à une redistribution de la population à l’échelle planétaire », conclut François Gemenne, chercheur spécialiste des migrations environnementales.

2 commentaires

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    • Elembo Yangotikala Jean-christophe

    Oui, c’est bien dit par François Gemenne ,avec des mots bien choisis: »…une redistribution de la population à l’échelle planétaire… »que je considère comme voie par excellence pour anticiper les effets dévastateurs des catastrophe naturelles et du dérèglement climatique qui déciment la population mondiale plus que les conflits armés. Cette redistribution doit se faire par la conjugaison des efforts de tous, l’harmonisation des politiques et des objectifs sans ruse ni sentiment d’égoïsme.La planète est notre village, notre jardin dans le quel chaque homme, chaque femme,chaque enfant doit trouver abri et le nécessaire pour la vie sans abuser des droits des générations futures,sans ruse ni égoïsme.C’est l’expression par excellence de la justice et de la paix véritables comme valeurs partagées.

  • Puisque l’on semble s’accorder sur le fait que les catastrophes naturelles sont provoqués par le réchauffement climatique lui-même lié au problème planétaire de l’énergie, les pays de l’OCDE, véritables « gloutons énergivores » ne pourraient-ils pas servir de modèle en reconsidérant les chaînes énergétiques assurant leur besoin? Cela semble parfaitement envisageable au moins dans les deux domaines que sont le chauffage de l’habitat et le transport routier.

    Voir http://www.infoenergie.eu/riv+ener/chaines-energetiques-general.htm

    Balendard mai 2016