Sommet sur le commerce illégal d’espèces sauvages: entre progrès et promesses non-tenues


Éléphants dans le parc de Meru, Kenya (0°05’ N - 38°12’ E). © Yann Arthus-Bertrand/Altitude

(Le Cap, Afrique du Sud – 26 mars 2015) En dépit d’importantes avancées dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, la conférence internationale qui s’est tenue au plus haut niveau aujourd’hui au Botswana se solde surtout par de graves manquements aux engagements pris par de nombreux pays il y a 13 mois à peine pour mettre fin à ce fléau.

La Conférence de Kasane sur le commerce illégal d’espèces sauvages, qui fait suite à la Conférence de Londres sur le commerce illégal d’espèces sauvages de février 2014, a donné lieu à un rapport d’avancement selon lequel 15 des 41 pays signataires de la Déclaration de Londres n’ont fourni aucune preuve attestant le respect des engagements pris l’année dernière.

« Il est tout simplement sidérant de voir que des pays comme le Tchad, le Cameroun ou la République Démocratique du Congo, dont les populations d’éléphants sont extrêmement menacées par le braconnage, ne peuvent fournir la moindre esquisse d’action visant à ralentir le massacre », s’est insurgé Jason Bell, Directeur du programme Éléphants d’IFAW.

« Dans le parc national de la Garamba, en RDC, 30 éléphants ont été tués au cours de la semaine précédant cette conférence, et 68 éléphants ont été massacrés au cours des deux derniers mois. »

« Tout n’est pas noir pour autant. Les rapports d’avancement de la majorité des signataires font état d’une préoccupation beaucoup plus tangible dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, comme l’attestent les opérations de renforcement des capacités de répression mises en place à l’échelle nationale et internationale, mais aussi la destruction des stocks d’ivoire confisqués dans des pays tels que le Tchad, la Belgique, la Chine et, tout récemment, l’Éthiopie. Enfin, certains gouvernements ont alloué des fonds considérables pour financer des campagnes de lutte contre le trafic d’espèces sauvages », a déclaré Jason Bell.

Jason Bell a ajouté qu’IFAW se félicitait que les gouvernements aient reconnu le rôle des organisations non gouvernementales dans l’évolution des mentalités, la collecte d’informations pour les forces de l’ordre et la formation des agents.

« Le rapport présente plusieurs exemples d’avancées réalisées grâce à la contribution des ONG, notamment une conférence organisée par l’Éthiopie avec le soutien d’IFAW au cours de laquelle neuf pays ont abordé les problèmes rencontrés dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages. Autres exemples, la campagne de sensibilisation iThink en Chine, dont IFAW est l’un des instigateurs, ou encore l’opération Worthy d’INTERPOL, à laquelle IFAW a participé, sans oublier les enquêtes ayant permis de souligner l’importance de la lutte contre la cybercriminalité relative aux espèces sauvages », s’est réjoui Jason Bell.

Et d’ajouter : « Le rapport d’IFAW, Recherché – mort ou vif, le commerce en ligne d’espèces sauvages dévoilé, est le résultat d’une enquête menée en 2014 sur le commerce en ligne d’animaux et de produits issus d’espèces sauvages. Au cours de cette enquête, plus de 33 000 produits dérivés d’espèces sauvages ou animaux menacés ont été recensés à la vente sur 280 sites de vente en ligne dans 16 pays sur une période de 6 semaines. Les informations collectées lors de l’enquête ont été transmises aux autorités pour investigation. »

La nature du crime © IFAW
La nature du crime © IFAW

La criminalité faunique est un crime grave régi par des réseaux organisés. IFAW estime que des mesures bien plus strictes devraient être prises pour s’assurer que les moyens d’action sont à la hauteur de sa gravité.

Brassant près de 19 milliards de dollars (17 milliards d’euros) de revenus annuels, le trafic des espèces sauvages fait partie aujourd’hui des activités criminelles les plus lucratives et dangereuses avec le trafic de drogues, la traite d’êtres humains, le trafic de pétrole et de contrefaçons.

« Les pays qui s’engagent dans la lutte contre la criminalité faunique doivent prendre leurs responsabilités s’ils espèrent tenir leurs promesses, sans quoi les réunions de haut niveau telles que la Conférence de Kasane ne seront jamais rien d’autre que des tartufferies. » conclut Jason Bell.

Dans son rapport la Nature du crime, préfacé par Nicolas Hulot, Envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète, et Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères, IFAW rappelle la menace que représente le trafic pour les animaux tels que l’éléphant, le rhinocéros mais aussi pour les êtres humains.

Pour lutter contre le sanglant trafic d’animaux sauvages, IFAW forme des agents des forces de l’ordre (2 600 agents formés à ce jour) à la prévention du trafic dans les pays d’origine, de transit et de destination aux quatre coins du globe. IFAW collabore également avec le Programme d’INTERPOL de lutte contre la criminalité environnementale ainsi qu’avec plusieurs services d’application des lois à l’échelle régionale et avec des agences nationales de protection de la faune sauvage.

Texte de l’IFAW

Un commentaire

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  • bonjour , c’est vraiment scandaleux de la part des pays qui ne s’engages pas a la protection de toute la faune sauvage , se sont quand même les gagnants des bénéfices emprunts de sang qui sont les instigateurs ? qui est lié avec des lobyistes capables de tout et du pire ? la richesse est elle la protection contre les assassinats ? personne n’ose s’opposer a la chine ? pourquoi ? faudrai les éduquer aux soins pharmaceutiques au lieu de leur vendre tout ce qui leur font envie pour augmenté leur force de frappe , ils sont déjà les maîtres du monde malheureusement