Des déchets électroniques du gouvernement britannique envoyés illégalement vers Afrique

De vieux ordinateurs appartenant au gouvernement britannique ont été retrouvés dans des tas d’ordures en Afrique, annonce The Telegraph. D’après le chef de l’agence gouvernementale responsable de la lutte contre la criminalité environnementale, ces appareils auraient été exportés illégalement. Jetés par différents ministères de ce même gouvernement, de nombreux déchets électroniques cachés dans des containers à destination de l’Afrique ont également été interceptés dans un port de Grande-Bretagne.

Lord Smith, le président de l’Agence de l’environnement, insiste sur le fait que cette découverte suscite des inquiétudes quant à la sécurité nationale car ces ordinateurs peuvent souvent être passés au crible par les criminels qui les exportent pour obtenir des renseignements. Pour l’instant, l’Agence de l’environnement a refusé de révéler quels ministères étaient impliqués mais « il est sûr que l’affaire se règlera devant les tribunaux« , a affirmé Lord Smith.

Si l’Europe se doit de recycler ses déchets électroniques, la démarche coûte chère. C’est pourquoi, chaque année, des tonnes de déchets électroniques toxiques sont exportés vers Afrique de l’Ouest – souvent au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou au Nigéria – pour être soi-disant recyclés à moindre coût dans de vastes décharges à ciel ouvert où des travailleurs sans aucune protection, sont chargés de trier les déchets et de récupérer le cuivre et l’aluminium avant de les brûler. Bien souvent, ces tâches sont confiées à des enfants. « Ces pratiques sont scandaleuses et les conséquences sont particulièrement nocives pour les travailleurs et l’environnement« , ajoute Lord Smith. »En Grande-Bretagne, environ 6 millions d’appareils électroniques sont jetés chaque année. Bien que nous ne sachions pas exactement sur le nombre, combien de tonnes sont exportés illégalement à l’étranger, nous pouvons affirmer que la quantité augmente chaque année.« 

« Il appartient au gouvernement de faire voter une loi sur la gestion et l’élimination des déchets« , ajoute Iza Kruszeweska de Greenpeace, qui a participé au lancement de la campagne de répression sur l’exportation de déchets électroniques. Car pour l’instant, rien n’a vraiment été fait pour éviter que ces déchets soient envoyés illégalement dans les pays en développement.« 

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