Comprendre Copenhague : la montée des eaux

La mer monte. Modestement encore : de 1,7 millimètre par an, en moyenne au XXe siècle, mais de plus en plus vite : de 3,1 mm par an depuis le début du XXIe siècle.

Le phénomène a deux raisons d’importance à peu près égale. La première est que les océans, en se réchauffant, se dilatent. La seconde est que les glaciers terrestres – les Andes, l’Himalaya, les Alpes par exemple- fondent et que leur eau s’écoule via les fleuves dans les océans. Contrairement à ce que l’on croit parfois, ce n’est pas la fonte de la banquise qui menace nos côtes. On appelle ce paradoxe l’effet glaçon : si on remplit à ras bord un verre d’eau contenant quelques glaçons, il ne débordera pas une fois la glace fondue.

Si ces glaciers terrestres fondent complètement, ils feront monter la mer d’environ 50 centimètres. C’est bien peu de choses en comparaison de ce qui arrivera si les glaces de l’Antarctique et du Groenland disparaissent. La mer monterait de 56 et 7 mètres, respectivement !

L’élévation du niveau de la mer amène un recul des côtes plus ou moins important, selon qu’elle survient sur des zones de plage ou de falaise. En moyenne, un centimètre de hauteur en plus fait un mètre de côte en moins. Mais ce peut être bien plus. Ainsi, en Louisiane, la côte a reculé de presque un mètre par an ces dernières années. Il faut dire également que la mer n’est pas plate car des courants chauds ou froids déplacent les masses d’eau, dilatent ou contractent les océans : il y a des différences de plusieurs mètres de hauteur entre régions. De même l’augmentation actuelle du niveau des océans est très inégale.

La dilatation des océans possède une forte inertie. C’est-à-dire qu’elle est assez lente à se mettre en place. Ainsi, la fonte complète du Groenland, si elle survient, n’est pas envisagée avant au moins un siècle. Mais cela veut dire aussi qu’elle s’arrête lentement : même si nous arrêtons aujourd’hui de produire des gaz à effet de serre, les océans vont continuer à monter pendant longtemps… C’est pour cela qu’il faut anticiper le problème.

Martinière

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