Une richesse méconnue : les algues

La principale ressource tirée des océans par l’homme a jusqu’à présent été le poisson. Pourtant l’écosystème océanique produit également une richesse au potentiel colossal, trop souvent négligée, les algues. Dans des pays comme la Chine, la Corée ou le Japon, les algues sont déjà communément consommées, constituant couramment 10 % de la ration alimentaire. Leur contenu protéique est généralement très élevé, dépassant 25 % de leur poids sec pour beaucoup de laminaires, et leur culture est désormais bien maîtrisée : la production mondiale totale est désormais estimée à près de 10 millions de tonnes annuelles.

Les algues marines pourraient avoir bien d’autres usages. Certaines populations côtières les utilisent comme fertilisants depuis des siècles, une piste prometteuse dans un monde où l’utilisation des engrais chimiques risque d’être compromise par la rareté du pétrole. Les algues, très utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise, ont aussi un potentiel pharmaceutique manifeste, encore peu exploité en dehors de l’industrie cosmétique.

Surtout, depuis quelques années, la recherche s’intéresse aux algues riches en lipides, susceptibles de fournir des carburants de substitution aux combustibles fossiles. De nombreuses candidates font d’ores et déjà l’objet d’essais prometteurs : ce sont généralement des espèces unicellulaires, à croissance très rapide, capables de croître dans des eaux chargées en matières organiques, par exemple celles issues des stations d’épuration. Des laboratoires étudient également l’utilisation de ces algues pour consommer le CO2 –le principal gaz à effet de serre- produit par les installations industrielles.

Enfin le plancton –qui est un mélange flottant d’algues unicellulaires et de microorganismes qui les consomment- est une autre colossale ressource alimentaire océanique potentielle. Environ 100 000 tonnes de krill, de petites crevettes planctoniques, sont exploitées chaque année, pour l’aquaculture, principalement. Mais on estime la masse de celui-ci dans le seul océan austral (difficile à exploiter, il est vrai) à 500 millions de tonnes.

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