L’influence de l’homme sur les paysages

La plupart des paysages naturels ne le sont pas : ils ont en fait été modelés par l’homme au cours des siècles. Afin de cultiver des plantes sur des surfaces toujours plus grandes, les hommes ont déboisé d’immenses étendues de forêts et changé les plaines en pâturages et en cultures. Au cours du temps, beaucoup d’espèces sauvages se sont adaptées à ces paysages, avec pour résultat le développement d’écosystèmes modifiés par l’homme et riches en espèces. L’agriculture a ainsi amené de la biodiversité.

En bordure des terres agricoles, les milieux semi-naturels tels que les pâturages, les prairies ou les haies hébergent un grand nombre d’animaux et de plantes, parfois autant ou davantage que certains écosystèmes naturels. Ils abritent même de nombreuses espèces menacées : dans les plaines cultivées d’Europe, trois mammifères sur quatre, deux oiseaux sur trois et près d’un papillon sur deux survivent dans les haies.

Mais aujourd’hui, l’agriculture moderne joue un rôle opposé. L’homogénéisation des cultures et des pratiques amène une forte perte de biodiversité domestique : En un siècle, les trois quarts des variétés végétales que l’homme avait mis des millénaires à créer ont disparu. Aujourd’hui, 90 % de la production agricole mondiale est réduite à une trentaine d’espèces végétales et 14 espèces animales. Cette uniformité de la biodiversité domestique fragilise nos ressources et fait peser un risque sur la sécurité alimentaire mondiale.

Par ailleurs, la synchronisation des pratiques (dates de récolte ou de fauche, etc.), la disparition des milieux semi-naturels, le recours massif aux engrais chimiques et aux pesticides nuit gravement à la faune et la flore sauvage, dans les champs et à leurs abords.

Il existe de multiples manières de défendre cette biodiversité, l’une d’elle est encouragée par des mouvements comme Slowfood, qui vise à retrouver le gout de la nourriture et la diversité des produits. « Pour sauver la biodiversité, mangez-là », disent ses adeptes. En effet, encourager les paysans à cultiver ou élever des variétés originales est une manière d’assurer qu’elles continuent à exister. C’est aussi le moyen de bénéficier d’une alimentation saine parce que diversifiée.

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