Les espaces naturels protégés en France, une approche efficace pour ralentir l’artificialisation des paysages

Des espaces protégés très peu artificialisés, peu agricoles et riches en zones humides.

Des espaces protégés très peu artificialisés, peu agricoles et riches en zones humides

Par rapport à l’ensemble du territoire métropolitain, les espaces protégés se caractérisent globalement par leur faible taux d’artificialisation. Il est nul dans le cœur des parcs nationaux, les quelques rares routes et bâtiments présents étant indétectables avec l’outil d’observation. Cela s’explique par la localisation des parcs nationaux en zone de montagne (sauf Port-Cros), par la délimitation initiale de leur périmètre volontairement exclusif de zones construites et par leur niveau fort de protection. À l’opposé, les parcs naturels régionaux (PNR), grands espaces d’expérimentation du développement durable couvrant près de 13% de la métropole, se distinguent des autres types d’espaces protégés par leur taux d’artificialisation plus élevé, toutefois inférieur de moitié au taux national.

Par ailleurs, si l’intérieur des espaces protégés est globalement peu artificialisé, ce n’est pas le cas de l’environnement proche de certains d’entre eux. L’artificialisation est très forte autour des sites du Conservatoire du littoral et, dans une moindre mesure, autour des zones humides « Ramsar« , des sites Natura 2000 et des réserves naturelles.

D’une manière générale, les espaces protégés se caractérisent également par leur proportion moindre de territoires agricoles (hors prairies) par rapport au taux observé en France. Cette proportion est plus faible dans les espaces bénéficiant d’une protection réglementaire (parcs nationaux, réserves naturelles, réserves biologiques domaniales ou forestières…) que dans les espaces bénéficiant d’une protection moins forte (sites Ramsar, PNR, sites Natura 2000). D’autre part, la proportion de zones agricoles dans les territoires ceinturant les espaces protégés est aussi inférieure à la moyenne nationale, sauf pour les sites Ramsar.

Les zones humides et les milieux aquatiques, notamment littoraux, habitats à la biodiversité souvent riche, sont bien représentés dans la plupart des types d’espaces protégés, sites Ramsar en tête, du fait même de leur objet. Ils sont peu présents dans les parcs nationaux et les réserves biologiques. La proportion des zones humides et milieux aquatiques autour des espaces protégés est nettement plus faible, excepté autour des sites du Conservatoire du littoral, bien qu’elle reste supérieure à la moyenne nationale.[…]

En France, entre 1990 et 2000, le changement d’occupation des sols le plus important est l’artificialisation des terres. 1.230 km2 se sont artificialisés en dix ans, soit 0,22% du territoire métropolitain, notamment sous forme d’étalement urbain et sur le littoral. Les espaces protégés n’ont pas ou peu été touchés par cette tendance.

Antoine LÉVÊQUE

Institut Français de l’Environnement (IFEN)

Bulletin n°119

Octobre 2007

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