Le (riirem alerte l’OMS

L’organisation que vous dirigez a publié récemment (mai 2006) un document de mise au point : « Aide-mémoire sur les champs électromagnétiques et la santé ». En conclusion, il est dit que « compte tenu des très faibles niveaux d’exposition et des résultats des travaux de recherche obtenus à ce jour, il n’existe aucun élément scientifique probant confirmant d’éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé ».

Monsieur le Directeur,

L’organisation que vous dirigez a publié récemment (mai 2006) un document de mise au point : « Aide-mémoire sur les champs électromagnétiques et la santé ». En conclusion, il est dit que « compte tenu des très faibles niveaux d’exposition et des résultats des travaux de recherche obtenus à ce jour, il n’existe aucun élément scientifique probant confirmant d’éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé ».

Notre association ne peut que s’étonner et regretter une prise de position qu’elle juge non pertinente et de nature à instaurer un sentiment général de sécurité totalement infondée.

À l’appui de cette critique, nous souhaitons vous soumettre les principaux éléments de notre argumentaire en vous demandant de les examiner soigneusement.

(…)

(…) outre les effets thermiques, les rayonnements non ionisants provoquent aussi des effets dits athermiques, liés au caractère vivant de l’organisme récepteur. Ces effets sont aléatoires, en ce sens qu’ils se manifestent de manière spécifique selon la personne touchée et même, lorsqu’ils affectent une même personne, selon le moment et l’état physiologique. L’intensité du rayonnement reçu reste à cet égard un paramètre important, mais la fréquence de ce rayonnement, la structure de l’onde reçue (modulée ou non) et l’état de l’organisme vivant récepteur peuvent être tout aussi essentiels.

(…)

De nombreuses études effectuées in vitro et in vivo ont mis en évidence les effets non thermiques des rayonnements de micro-ondes, et notamment des rayonnements pulsés dus aux GSM et aux antennes relais. Nous nous limiterons à citer celles qui nous paraissent les plus significatives :

In vitro :

– altération de l’activité de l’enzyme ornithine décarboxylase (ODC),

– effets sur l’électrochimie du cerveau (flux de calcium),

– accroissement des aberrations chromosomiques et des micronoyaux dans les lymphocytes du sang humain.

In vivo :

– perméabilité accrue de la barrière hémato-encéphalique du rat,

– effets sur le fonctionnement du système dopamine-opiate du cerveau,

– accroissement du taux de rupture de l’ADN dans le cerveau du rat.

(…)

Beaucoup de travail scientifique reste à faire pour comprendre les mécanismes qui expliquent les pathologies provoquées par l’exposition aux rayonnements de micro-ondes pulsées à basse fréquence, comme ceux liés à la téléphonie mobile. Il n’en reste pas moins que l’existence de ces pathologies et leur lien avec une exposition fréquente ou prolongée a été largement mis en évidence, notamment chez les riverains d’antennes relais.

Il est donc, à notre avis, irrecevable d’ignorer ces faits et d’arguer de notre manque actuel de certitudes scientifiques quant aux mécanismes biologiques en jeu pour exposer les populations à des niveaux d’irradiation et à des fréquences de rayonnement que des travaux scientifiques pertinents permettent de considérer comme dangereux pour la santé.

Le prestige de l’Organisation Mondiale de la santé exige qu’elle adopte une telle attitude, à défaut de quoi il faudrait accepter qu’elle subordonne la santé aux intérêts industriels les plus puissants.

(riirem. 27.07.2006. http://www.criirem.org

Lettre adressée au Directeur de l’OMS en réaction à l’aide-mémoire n°299 de mars 2006

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