Les difficultés de la première barrière flottante déployée dans le Pacifique par Boyan Slat pour collecter le plastique des océans

boyan slat ocean clean up project

L'Ocean Cleanup Project transporte son dispositif de nettoyage des océans dans le vortex de plastique du Pacifique en 2018 OSH EDELSON / AFP

Ces derniers jours, plusieurs articles ont relayé les difficultés rencontrées par The Ocean Clean Up dans l’océan Pacifique, le projet de barrière flottante conçu par le jeune ingénieur néerlandais Boyan Slat. Dès 2017, la première barrière flottante a été expérimentée en mer du Nord. Son but est de piéger les déchets plastiques, dont les microplastiques, en mer. Cette idée lancée en 2012 a suscité de nombreux espoirs pour nettoyer les océans du plastique qui s’y accumule année après année. Selon les estimations de l’ONU Environnement, au moins 8 millions de tonnes de plastiques se retrouvent chaque année dans les océans.

En septembre 2018, le Ocean Clean Up Project a déployé son dernier prototype au large de la Californie avant de l’acheminer dans le vortex où les plastiques se concentrent dans le Pacifique. Le 20 décembre 2018, le Guardian rapporte que la barrière de 600 mètres ne parvient pas à conserver les déchets plastiques qu’elle doit pourtant piéger. En cause, des avaries et des dysfonctionnements. Des ingénieurs doivent résoudre le problème. Malgré ces difficultés, Boyan Slat souhaite poursuivre : « ce que nous essayons de faire n’a jamais été tenté auparavant.  Évidement, nous nous attendons donc à devoir encore corriger des choses avant que notre dispositif soit pleinement opérationnel ». Le Monde précise le 16 janvier que : « une section de 18 mètres et des cadres stabilisateurs situés à une extrémité de son invention – un pipeline flottant de 600 mètres de long – se sont désolidarisés, « probablement à cause d’une usure du matériel » ». Fin décembre, Boyan Slat décide de remorquer la barrière jusqu’à Hawaï pour des réparations. Le dispositif est parvenu à collecter 2 tonnes de déchets plastiques, rapporte Forbes. Les conditions en haute-mer rendent ce type d’opération difficile et éprouvent le matériel.

7 commentaires

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    • Claude Renaud

    Il faut vraiment être naïf pour croire qu’on va pouvoir nettoyer les océans. Boyan Slat a des
    centaines de millions de tonnes de plastique à récupérer, accumulés depuis les années 50,
    et ça, sur des millions de kilomètres carrés. En plus, les gyres sont alimentés en permanence
    par tous les fleuves du monde, qui déversent leur lot de déchets plastique produits par les
    terriens. La tâche est insurmontable. Il faudrait commencer par arrêter la fabrication en amont
    des 350 millions de tonnes produites chaque années. Mais ça aussi c’est impossible.
    Je ne comprends pas que des médias importants soutiennent son projet. Je crois que Boyan
    Slat a trouvé là un moyen de bien gagner sa vie en comptant sur le financement participatif.
    Mais, c’est de l’arnaque, c’est malhonnête !!!

      • Bertrand

      Il est le seul à tenter quelque chose. Stopper l arrivée du plastique est une nécessité, collecter le plastique en mer l est également . Il faut soutenir ce genre d initiative en espérant qu elle fonctionne plutôt que de les critiquer ….

    • Patrice DESCLAUD

    L’un ne va pas sans l’autre; oui, il faut limiter les causes pour réduire les conséquences. Mais il faut s’attaquer aussi à ces conséquences en parallèle et la pugnacité finit toujours pas gagner. S’agissant d’un phénomène d’une telle ampleur, même si cela a un côté Shadock, ce n’est pas « naïf » à mon avis. Il faut persévérer pas comme Galilé, plus comme d’autres chercheurs (que ce soit en médecine, comme en technologie, persévérer est outre une source d’espoir, une voie de réussite).
    S’il ne finit pas par avancer vers la réussite, oui les financeurs arrêteront ! Mais ce n’est pas à la première difficulté qu’il faut ou faille condamner et crier au scandale ou a la rente.
    Marie Curie y a laissé sa vie, mais a fait avancer les choses … Cugnot, Benz, n’ont pas réussi en un jour, Guttenberg, Pasteur, Ch. Barnard non plus, … etc.

    • Patricia ATTARD

    Je suis d’accord avec Patrice DESCLAUD. La tâche est ardue certes mais c’est ensemble que nous y arriverons, chacun à notre niveau. Pourquoi voir le mal où il n’est pas ? Ce jeune ingénieur a du mérite et il en faudrait beaucoup d’autres qui iraient dans le même chemin. Il ne faut pas baisser les bras, ni lui et son équipe et surtout pas nous les terriens.

    • Pepe Plana

    Je suis aussi d’accord avec Patrice DESCLAUD. Never surrender! Non au pesimisme!

    • Claude Renaud

    J’appelle ça de l’optimisme béat. Rien ne vous empêche de croire au miracle.
    L’industrie pétrochimique produit un matériau, le plastique, dont la durée de vie est de plusieurs centaines d’années, donc il est facile de comprendre, qu’à terme, nous allons être submergés.
    Que vous le vouliez ou non, les océans sont en train de s’emplir de cette saloperie et ce n’est pas
    un Boyan Slat qui va l’empêcher. Il faut regarder la réalité en face.
    Vous pouvez aussi faire des prières et brûler des cierges !!!

    • Dehousse

    Eugène Poubelle a organisé la collecte des déchets dans Paris. Tant qu’une solution n’est pas institutionnalisée, elle reste laborieusement expérimentale. Il faudrait que tous le Etats prennent la chose en main, que chaque pays mette en place des systèmes de collecte des déchets de l’industrie moderne, chacun a son niveau, que ce soit à la source, aux estuaires ou en pleine mer. Un seul inventeur ne suffit pas. Il faut des services publics anti-plastic tout comme on a des escadrilles de Canadairs, …