Au moins 185 militants écologistes assassinés en 2015 dans le monde

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Un mémorial à la mémoire de la militante écologiste hondurienne Berta Caseres assassinée à Mexico City le 15 juin 2016 © AFP PEDRO PARDO
Un mémorial à la mémoire de la militante écologiste hondurienne Berta Caseres assassinée à Mexico City le 15 juin 2016 © AFP PEDRO PARDO

Le nombre de défenseurs de l’environnement tués dans le monde en 2015 n’a jamais été aussi important, avec 185 morts constatées, soit 59 % de plus qu’en 2014. Le rapport de l’ONG Global Witness publié lundi dévoile la liste des pays les plus à risques pour les individus impliqués dans la défense de l’environnement, à savoir le Brésil, les Philippines et la Colombie. Les secteurs d’activité les plus concernés par ces assassinats sont l’extraction minière, l’agro-industrie, le braconnage ou encore la sylviculture, dont les sites ou les projets d’exploitation sont parfois bloqués par les populations indigènes ou les militants.

Les données pourraient être largement sous-estimées : « pour chaque assassinat que nous avons été en mesure de documenter, d’autres n’ont pas pu être vérifiés ou n’ont pas été signalés. Et pour chaque vie perdue bien d’autres sont brisées par l’omniprésence de la violence, des menaces et de la discrimination », affirme l’ONG. « Tuer afin d’atteindre des objectifs économiques est devenu politiquement acceptable », déplore Felipe Milanez, ancien éditeur à National Geographic Brésil. Les individus ou structures à l’origine de ces assassinats ne sont amenés devant la justice que dans de rares cas, notamment à cause « de l’échec des gouvernements à mener des enquêtes suffisantes ». Le principal suspect de ces meurtres : « la collusion entre les intérêts des entreprises et les intérêts des Etats ».

Au Brésil, où 50 militants ont été assassinés en 2015, la situation est complexe. Raimundo dos Santos et sa femme Maria luttaient contre la déforestation dans la réserve de Gurupi, en Amazone, qui mettait en danger l’habitat de nombreuses populations indigènes. Le 25 août dernier, ils ont été attaqués par deux hommes non identifiés : Raimundo décède rapidement, Maria est grièvement blessée. En mars et contre toute attente, la police brésilienne arrête deux individus, « une bonne nouvelle dans un pays où la vaste majorité de ce type d’agresseurs  est impunie ». Mais l’ONG reste prudente : « le nombre croissant de meurtres des militants écologistes est symptomatique d’une tendance plus générale de fragilisation des droits humains de base et de répression des sociétés civiles dans de nombreux pays », conclut-elle.

En savoir plus >> Honduras : assassinat de la militante écologiste Berta Cáceres

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