Pour une contribution à la neutralité carbone, une approche exigeante

foret éolienne

La neutralité carbone doit permettre à contenir le changement climatique et tenter de limiter les effets dévastateurs qui se font déjà sentir © AFP REMY GABALDA

Avec la signature de cette tribune, la Fondation GoodPlanet, par l’intermédiaire de son président, se positionne pour une contribution à la neutralité carbone exigeante.

Une contribution et non pas une compensation :

La compensation carbone suppose que, par l’achat de crédits carbone, nous avons atteint une neutralité carbone. Cela pose les problèmes suivants :
La soustraction des crédits carbone aux émissions émises par une organisation n’est pas permise par les méthodologies existantes (Bilan Carbone ou encore le GHG Protocol). L’appellation « compensation » suggère d’arriver à zéro émission par l’achat de crédits, ce qui n’est pas comptablement juste.

Pour les entreprises qui n’ont pas pris le chemin de la décarbonation, il peut y avoir un décalage affiché entre l’intensité carbone de leur développement (émissions de gaz à effet de serre par collaborateur ou par milliers d’euros de chiffre d’affaires) et la neutralité carbone affichée par l’achat de crédits carbone.
Pour cette raison, il est plus juste de parler de contribution à la neutralité carbone française et internationale, pour un soutien à un projet de finance carbone, que de compensation carbone.

 

La Fondation GoodPlanet soutient donc le changement d’appellation de « la compensation carbone » pour « la contribution à la neutralité carbone ».

Nous soutenons également l’établissement de comptabilités séparées entre les émissions émises, les émissions évitées et les émissions séquestrées, comme encouragé par la Net Zéro Initiative. Ce travail de sensibilisation et d’accompagnement prendra du temps, mais va dans le bon sens.

L’exigence de la réduction avant tout :

Lorsqu’une entreprise décide de financer un projet bas-carbone, c’est un budget en moins pour investir dans des moyens de production et de distribution moins émetteurs de GES. Il est donc crucial qu’une entreprise ait un horizon de développement bas carbone de son activité, que ce soit à moyen (3 ans) ou long terme (supérieur ou égal à 10 ans), quand elle se lance dans un projet de réduction ou de séquestration d’émissions de GES, en dehors de son périmètre.

Pour cette raison, la Fondation GoodPlanet se positionnera, dans les mois à venir, pour un accompagnement adapté à chaque contributeur, quelle que soit sa taille, sur un horizon court, moyen ou long terme.

Des projets alliant écologie et solidarité :

Les projets de contribution doivent pourvoir bénéficier en priorité aux ONG de terrain et aux communautés les plus vulnérables, avec un impact climatique immédiat et mesurable.
Depuis 2006, la Fondation GoodPlanet a souhaité développer, avec ses partenaires opérationnels, des projets de finance carbone qui conjuguent intégrité environnementale et bénéfices socio-économiques pour les populations les plus vulnérables. Pour s’assurer de l’intégrité environnementale de ceux-ci, nous avons souhaité axer notre développement sur des projets de réduction d’émissions, orienté sur l’efficacité énergétique, l’accès aux énergies renouvelables et la valorisation d’ordures ménagères. Ces projets permettent, en plus d’améliorer directement la vie des populations, d’avoir un impact climatique immédiat et mesurable.

Notre modèle opérationnel nous positionne au carrefour entre le financement et la mise en œuvre de projets. Nous collectons les fonds auprès de particuliers et d’entreprises, dont au moins 70% revient à nos partenaires opérationnels – ONG ou entreprises sociales.
Nous nous attacherons dans les prochains mois, à accompagner nos partenaires, opérationnels et financiers, vers ces changements. Ils permettront de rendre la finance carbone plus robuste et de pleinement jouer son rôle dans l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris.

Pour relire la Tribune : https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/29/neutralite-carbone-il-faut-une-transformation-radicale-des-modeles-economiques-des-entreprises_6021049_3232.html

2 commentaires

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  • Goodplanet a raison de s’interroger
    sur ce qui concerne le bien fondé de notre fiscalité actuelle sur l’énergie . Début 2015 avant la COP 21 le Pape François dans son encyclique « Laudato si’» sur la sauvegarde de notre maison commune s’inquiétait déjà de la validité de cette notion de « droit à polluer » moyennant une stratégie d’achat et de vente de « crédits carbone » Voir mon livre sur l’énergie

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/G-prospective.pdf

    Le résultat est là et je pense qu’il a vu juste en estimant que cette « fiscalité compensatrice » pourrait donner lieu à une forme de spéculation qui ne servirait pas à
    réduire l’émission globale des gaz polluants.
    voir auss

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/energie-sans-riviere/eco-pret.htm

    et

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/ESR-logique-carbone.pdf

    J’ai peut être estimé dans mon livre sur l’énergie qu’il était « interdit d’interdrire » les pompes a chaleur aquathermique sur nappe libre mais pour le « droit à polluer » c’est une autre affaire

  • Goodplanet a raison de s’interroger
    sur le bien fondé de notre fiscalité actuelle sur l’énergie . Début 2015 avant la COP 21 le Pape François dans son encyclique
    « Laudato si’» sur la sauvegarde de notre maison commune s’inquiétait déjà de la validité de cette notion de « droit à polluer » moyennant une stratégie d’achat et de vente de « crédits carbone » Voir mon livre sur l’énergie

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/G-prospective.pdf

    Le résultat est là et je pense qu’il a vu juste en estimant que cette « fiscalité compensatrice » pourrait donner lieu à une forme de spéculation qui ne servirait pas à
    réduire l’émission globale des gaz polluants. Par exemple du fait des pollueurs qui sous-estiment le montant des dégâts causés par leurs émissions au détriment de ceux qui les subissent

    J’ai estimé dans mon livre sur l’énergie qu’il était « interdit d’interdrire » les pompes a chaleur aquathermique sur nappe libres en faisant illusion à la DRIRE. Je n’ai pas pensé à écrire qu’il était plutôt préférable de ne pas « autoriser le droit à polluer »