Néo Planète : Que deviennent nos déchets ?


40 millions de tonnes de déchets chaque année. Des grands groupes qui monopolisent la quasi totalité de leur traitement. Des incinérateurs qui posent davantage de problèmes qu’ils n’en résolvent. Voici le monde merveilleux des poubelles de l’agglomération parisienne. C’est ici que les ordures se mélangent et s’agglutinent, se brûlent puis se stockent. Que deviennent vos déchets ? Quelles sont les options durables et effectives dans le traitement de vos ordures ? Réponses.

Source : NéoPlanète

Un million de tonnes, c’est le chiffe astronomique des déchets ménagers collectés en un an à Paris intramuros.

  • – L’ensemble des Franciliens rejettent annuellement 5,7 millions de tonnes d’ordures ménagères, soit 481 kg par habitant.
  • -Il faut y ajouter les déchets d’activité économique. C’est à dire les déchets de chantier et de l’industrie, qui sont différents de ceux des services et du commerce. Les 35 autres millions de tonnes ce sont eux.
  • -Dans cette catégorie, on observe des écarts entre les différentes activités : un employé de boucherie engendrera ainsi en moyenne 65 kg de détritus par semaine, alors qu’un employé de boulangerie n’en jette que 9.

Comme nous vous le disions plus haut, au total, l’Île-de-France produit annuellement un peu plus de 40 millions de tonnes de déchets, c’est l’équivalent de ce que produit la France en blé ! Sachez aussi une chose, si vous êtes Parisiens, vos ordures ont peu de chances d’atterrir dans une décharge. En effet, même si le chiffre est en baisse, 59 % des déchets ménagers franciliens sont incinérés. C’est le mode de traitement majoritaire de nos poubelles. Ils fleurissent en Ile-de-France depuis le début du XXe siècle, on aperçoit leurs hautes cheminées en périphérie de la capitale…

La bourse ou la vie

La plupart des déchets français / DR
La plupart des déchets français / DR

Paris est devenue la capitale des incinérateurs, transformés pour l’occasion en « centres de valorisation énergétique », un surnom plus en accord avec la notion de développement durable. Mais la prise de conscience écologique s’est répandue, en même temps qu’une vigilance plus grande pour les questions de santé publique. Et l’incinération a du mal à passer car elle rejette une quantité importante de dioxyde de carbone jusque chez les voisins ! Ce n’est pas pour rien que depuis 2002, un arrêté encadre strictement les émissions de dioxines, de furanes et de divers métaux lourds, considérés comme très cancérogènes.

Campagne de l'IGSU pour un monde propre
Campagne de l’IGSU pour un monde propre

Ajoutons à cela les critères économiques ne sont pas à l’avantage du recyclage. Fiscalement, la TVA est la même pour l’incinération, le stockage ou le recyclage, alors que le processus de recyclage est plus cher. Il est donc moins coûteux de mettre en décharge ou d’incinérer. Pour mettre en œuvre un véritable changement dans le traitement des déchets, il faudrait sortir du traitement des déchets massifiés. Quand les déchets sont mélangés à la source, cela coûte extrêmement cher de les séparer. C’est même souvent impossible. Si des restes de peinture ou de la javel sont dans la même poubelle, ou dans le même camion au moment de la collecte, que des épluchures de légume, le plus simple sera toujours de tout mettre à l’incinérateur…

Solutions

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Campagne de l’IGSU pour un monde propre

La France a des progrès à faire en matière « d’habitudes de recyclage » également, mais seul 1 français sur 2 trie de manière systématique. Sans oublier d’essayer de réduire nos déchets au maximum et notre cher compost, il existe différents types de recyclage après le triage des particuliers ou des entreprises :

  • Le recyclage en boucle fermée. C’est un processus qui permet de récupérer un matériau pendant un nombre de fois quasi infini, sans en altérer sa qualité. C’est le cas de certains métaux, par exemple.
  • Le recyclage en boucle ouverte, dans lequel le produit recyclé va être dégradé et servir à autre chose. Une bouteille en plastique servira à fabriquer un sac en plastique.

Des solutions existent donc pour recycler nos déchets convenablement. Saviez-vous que plus de 4 milliards de gobelets sont consommés chaque année en France, soit plus de 30 000 tonnes ? Et qu’environ 95% de ces déchets gobelets sont enfouis ou incinérés car considérés comme des Déchets Industriels Banals de par leur faible poids. On vous donnera l’exemple de la PME Canibal, adepte de l’économie circulaire a planché sur un nouveau type de recyclage. Avec son « Caniplac » elle entend transformer nos gobelets plastiques en plaques ou en mobilier. Le plastique des gobelets est fondu et mélangé avec des matières minérales. 1 tonne de gobelets recyclés permet de produire environ 300m2 de plaque Caniplac. Ces plaques sont utilisées pour la fabrication de mobilier de bureau et de revêtement de sol. Elles sont par ailleurs recyclables … Pour que la boucle soit bouclée !

 

Le cycle du recyclage / DR SYTCOM
Le cycle du recyclage / DR SYTCOM

6 commentaires

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  • Bonjour
    Bravo et Merci pour cet article.
    Malvoyant et fondateur de K Net Partage nous prônons le tri à la source pour une valorisation immédiate.
    Cela fonctionne très bien car les gens savent et on le prouve les fonds réunis sont redistribués afin d’aider des enfants.
    Le but est de ne pas mélanger les déchets sinon ils sont souillés ironie du sort mais c’est vrai.
    Rejoignez nous c’est gratuit avec le soutien de Parrains tel que Yann Arthus Bertrand

    • therese Delfel

    Malheureusement, le plastique reste du plastique = un futur déchet qui impactera les milieux naturels de manière grave pendant des siècles, même s’il est recyclé, et il est URGENT d’arrêter d’en produire à grands frais, tant financiers que planétaires. L’unique solution tient en effet dans le REDUIRE, REDUIRE, REDUIRE de tous types de déchets pour arriver à ZERO DECHET ZERO GASPILLAGE, qui est aussi facile à apprendre que regarder avant de traverser une rue. Toutes les autres « solutions » – derrière lesquelles on retrouve trop souvent des groupes-machines-à-cash – ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois déjà couverte d’emplâtres …

    • alexandre

    Présidente d’une petite association de défense de l’environnement dans le nord Isère, je suis sensibilisée par votre article intéressant !
    Dans notre canton, nous sommes riverains d’une importante cimenterie, devenue une unité de valorisation énergétique, car autorisée depuis 2006 à incinérer 240 000 tonnes de DECHETS INDUSTRIELS DANGEREUX devenus des combustibles secondaires …
    En changeant les mots, on a moins peur, mais cela ne change rien aux rejets cancérigènes des cheminées ! d’autant plus que les normes à respecter en matière de rejets de cheminées datent de 2002, oui, 2002 !
    L’augmentation de leucémies, myélomes, lymphomes devient inquiétant pour la population, mais il semblerait que le nombre de malades ne soit pas assez élevé suivant les autorités concernées car, ce nombre divisé par la superficie du département n’est finalement pas dramatique …
    Nous subissons donc une DOUBLE PEINE car, la pollution atmosphérique nuit à la santé, mais aussi à l’économie !
    Plus précisément, la pollution de l’air coûterait 101, 3 milliards d’euros par an à la France, d’après un rapport intitulé  » Pollution de l’air : le coût de l’inaction  » publié le 15 juillet par une commission d’enquête du Sénat.
    D’après ce rapport, la pollution la plus dangereuse n’est pas celle dont on est conscient lors des  » pics  » mais celle de fond que l’on inhale quotidiennement !
    C’est ce que le Professeur BELPOMME, cancérologue était venu expliquer le 22 avril 2011 à Montalieu Vercieu au cours d’une conférence débat sur les liens entre CANCERS et ENVIRONNEMENT ;

    • alexandre

    SUITE
    Et, comme si cela ne suffisait pas, les élus, juges et parties dans cette affaire, veulent imposer à la population une 2è installation classée, à proximité immédiate des habitations ( 220m ) un site CHIMIREC, tri-transit-stockage et pré-traitement de 30 000 tonnes/an de D.I.D, doublement dans 5 ans.
    Rappelons que CHIMIREC est une société qui a été condamnée en décembre 2013 pour trafics d’huiles polluées aux P.C.B revendues pour incinération aux cimenteries …
    D’après un élu important qui se qualifie publiquement de  » primate réfractaire à l’environnement  » la population serait habituée à respirer de la  » merde  » et pourrait accepter un complément de pollution !
    Ce même élu, à l’occasion des élections départementales affirmait qu’à GREZ
    L’association  » sans nature pas de futur  » n’est pas d’accord et a déposé des recours !
    Le maire a précisé le 10 juillet 2014 que toutes les actions juridiques seraient perdues !
    La justice s’achèterait elle ?

    • alexandre

    SUITE
    Et, comme si cela ne suffisait pas, les élus, juges et parties dans cette affaire, veulent imposer à la population une 2è installation classée, à proximité immédiate des habitations ( 220m ) un site CHIMIREC, tri-transit-stockage et pré-traitement de 30 000 tonnes/an de D.I.D, doublement dans 5 ans.
    Rappelons que CHIMIREC est une société qui a été condamnée en décembre 2013 pour trafics d’huiles polluées aux P.C.B revendues pour incinération aux cimenteries …
    D’après un élu important qui se qualifie publiquement de  » primate réfractaire à l’environnement  » la population serait habituée à respirer de la  » merde  » et pourrait accepter un complément de pollution !
    L’association  » sans nature pas de futur  » n’est pas d’accord et a déposé des recours !
    Le maire a précisé le 10 juillet 2014 que toutes les actions juridiques seraient perdues !
    La justice s’achèterait elle ?
    Suivre le blog http://www.sansnaturepasdefutur.fr

    • Scheelite

    Pour recycler les gobelets ou autres … sur la région Parisienne, voir TriEthic,
    http://www.triethic.fr ; qui plus est, ils font travailler des gens en réinsertion !

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