Le digital bouleverse le secteur agroalimentaire – GoodPlanet présente au Salon de l’Agriculture


A l’occasion du Salon International de l’Agriculture 2018, la Fondation GoodPlanet a eu le plaisir de participer à une table ronde organisée par le think tank AgriDées, le Social Media Club France et le Think Tank « Renaissance Numérique » sur le stand de la Ferme digitale (2 mars 2018).  Antoine Rochard, Chargé de projets transition Agroécologique et Alimentaire de la Fondation GoodPlanet, revient brièvement sur la teneur des échanges*. Il partage avec vous également cette prise de conscience de la grande quantité d’innovations qui vont dorénavant se développer dans un secteur en plein bouleversement.

« La science-fiction nous invite à explorer ces mondes en construction, et l’extrapolation du réel faite par ses auteurs nous permet de réfléchir aux enjeux de l’agriculture et l’alimentation de demain : entre nécessité de productivité de plus en plus importante, épuisement des sols, raréfaction de l’eau douce et pression démographique, les défis à relever pour nourrir l’humanité dans les 50 ans à venir s’annoncent de taille. Mais l’innovation et les nouvelles technologies (biologiques ou numériques) prennent aujourd’hui une place majeure dans la diversité des solutions que les acteurs (traditionnels ou non) du secteur sont en train d’inventer ensemble.

En effet, la ferme digitale nous plonge au cœur de cette génération « d’agrinautes » invitant une myriade de technologies connectées (drones de cartographie, lunettes connectées, désherbeurs robotiques…) promettant de faciliter la vie des agriculteurs de demain, d’augmenter leur productivité et de limiter l’impact environnemental de l’agriculture intensive. Ces appareils vont permettre de collecter un très grand nombre de données sur les exploitations agricoles, les cultures, les climats locaux et donc d’apporter des réponses précises et adaptées à des problèmes ciblés. Ces technologies devant faciliter le travail de l’agriculteur et lui permettre une gestion plus efficiente de ses ressources et de ses actions.

D’autre part, aujourd’hui tracteurs et pesticides sont de plus en plus contestés. On va quasiment arrêter de labourer et opérer un basculement vers une agriculture de « régénération » ou de « conservation » et les pesticides vont progressivement être interdits. On observe par ailleurs un glissement terminologique avec par exemple le remplacement de l’utilisation du mot « mauvaise herbe » au profit « d’adventice »**. Celles-ci permettent notamment d’effectuer un diagnostic du milieu (gratuit) pour le producteur dans le cadre de l’approche des plantes bio-indicatrices. Il semblerait que le moment soit venu de passer de la mécanique et la chimie à la biologie : avec une couverture des sols 365 jours par an, avec des mélanges de plantes qui s’aident mutuellement à pousser et se protègent les unes les autres, en faisant « pousser les herbicides ».

La transition amorcée devrait donc permettre de replacer l’agriculteur au centre du processus de production, tout en facilitant ses conditions de travail et en lui apportant un soutien technique indispensable au changement. Il apparait donc comme essentiel que cette transition s’opère autour de la figure de l’agriculteur pour que celui-ci soit capable de répondre à ce double défi : intégrer la technologie et remplacer la chimie intensive par une meilleure connaissance des sols et du vivant.

Toutes ces initiatives constituent donc le terreau de l’innovation agricole de demain. Et il semblerait que la solution d’une agriculture durable réside dans l’alliance de ces nouvelles technologiques et d’une agriculture biologique rendant service à l’être humain et à son environnement.« 

 

Antoine Rochard, Chargé de projets transition Agroécologique et Alimentaire de la Fondation GoodPlanet

* avant la publication d’un article co-signé par l’ensemble des intervenants

** Plante qui pousse sans avoir été intentionnellement semée

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