Coup de cœur : Deux femmes ingénieures solaires apportent la lumière au Cameroun

Deux femmes techniciennes du solaire – des grands-mères presqu’illettrées formées à l’électrification solaire en Inde – installent à présent des panneaux pour fournir de la lumière dans un village isolé du Cameroun.

Source : Sci-Dev

Munyengue Trouble, une localité située derrière le mont Cameroun et nr bénéficiant pas d’une connexion au réseau national d’électricité, est l’un des premiers villages camerounais à accéder à l’électricité, à partir de panneaux solaires installés par des femmes rurales âgées pour exploiter la lumière du soleil et la transformer en électricité.

Nelly Shella Yonga Tchaptchuet, coordinatrice du Centre de développement des femmes rurales (RUWDEC), a déclaré que les habitants de Munyengue ont dépensé beaucoup de ressources pour le bois, le pétrole, le gaz et le carburant pour les groupes électrogènes avant que son entreprise ne lance le projet d’énergie solaire en février 2010.

Ce projet faisait partie d’une exposition sur les meilleures pratiques environnementales à Yaoundé, au Cameroun, le mois dernier (19 décembre).

« Notre organisation travaille avec les femmes et ce projet a offert l’opportunité d’utiliser les femmes pour créer un impact dans leur communauté », a expliqué Tchaptchuet.

Dans le cadre du projet d’énergie solaire du RUWDEC, Francesca Moki et Helen Ntuengue ont été formées à l’électrification solaire au Barefoot College en Inde à travers le Programme de microfinancements du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), en partenariat avec le collège.

Après six mois d’études en Inde, les femmes, détentrices du certificat d’études primaires, ont étudié l’électrification solaire. À leur retour dans leur village, elles assemblent et montent dans les maisons des panneaux solaires provenant d’un centre solaire construit au coût de FCFA 2,5 millions  d’Afrique centrale (environ US$ 5200).

Elles installent des kits composés d’un contrôleur de recharge, d’un panneau et d’une pile d’une valeur d’environ US$ 1000 dans chaque ménage gratuitement.

« Nous savons comment assembler les parties pour obtenir une lampe solaire qui est reliée au panneau et à la pile pour que la lampe se charge et fasse briller trois ampoules pendant huit heures », a déclaré Moki.

Elle a ajouté que plus de 500 personnes dans 98 ménages avaient à présent accès à l’électricité, ce qui encourageait les affaires, un marché de nuit en plein essor et permettait aux enfants de lire leurs livres dans les soirées.

Marie-Laure Mpeck Nyemeck, coordinatrice du Programme de petites subventions FEM du PNUD, a présenté le projet lors de la Semaine régionale du PNUD sur les connaissances et l’Innovation en Afrique du sud le 4 décembre 2013 où il a occupé le deuxième rang sur 51 candidats.

Nyemeck a déclaré à SciDev.Net: « Grâce à ce projet, les femmes sont en mesure de contribuer à la croissance inclusive en tant que des  ingénieures solaires partiellement analphabètes ».

Elle a ajouté que le projet a changé les vies, les attitudes, les perceptions de la communauté et encouragé la coopération Sud-Sud.

Najat Rochdi, le Représentant résident des Nations unies au Cameroun, a déclaré: « Nous allons discuter avec le RUWDEC de la façon de faire avancer le projet et, éventuellement, de l’étendre à d’autres régions ».

Tchaptchuet a ajouté que parce que le panneau solaire est limité à huit heures par jour, le projet n’est pas assez grand pour permettre à la communauté de regarder la télévision, utiliser des réfrigérateurs et des ordinateurs portables et a reconnu la nécessité de faire davantage pour fournir de l’électricité au Cameroun rural.

Le présent article a été produit par le bureau Afrique sub-saharienne de SciDev.Net.

2 commentaires

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    • bubu

    Certains ne parlent pas beaucoup mais avancent…
    Petits par la taille, mais Grands par la dignité, goutte après goutte si on leur en laisse l’occasion, ces femmes rempliront l’océan!
    Merci pour tous!

    • Oskar Lafontaine

    Et quand je découvre qu’il y en a encore qui croient au nucléaire… Mais ils sont fous !
    Le nucléaire est hors de prix, il faut plus de 10 ans et bien plus de 10 milliards d’euros maintenant pour construire même un seul réacteur en France et guère moins d’euros ailleurs, alors au Cameroun !. Construire un réseau de distribution en Afrique est une absurdité conceptuelle de base, pour plus de 70 % de la surface, comme de la population de cet immense continent, en plus ce réseau électrique serait hors de prix, ne serait-ce qu’à entretenir.
    Le pétrole et ses dérivés ne valent guère mieux mais valent aussi bien trop cher, sans même évoquer le CO² !
    Brûler les arbres est monstrueux et, les arbres morts, c’est la population elle-même qui meurt à petit feu.
    Il ne reste donc de sérieux, que le photovoltaïque, dont la physique fondamentale, expliquant son principe ce qui autorisa ensuite, 49 ans plus tard, l’apparition puis le développement de cette technologie à partir de 1954 fut énoncée par….Albert Einstein, dès 1905, dans un texte qui lui valut le prix Nobel de Physique 1921 et intitulé. « Sur la production et la transformation de la lumière, point de vue heuristique »; ou en allemand d’Einstein: « Über einen die Erzeugung und Verwandlung des Lichtes, betreffenden heuristiches Gesichtpunkt. »
    Einstein n’a donc pas eu, au sens strict, le Nobel pour sa découverte de la relativité, restreinte dès 1905 et générale en 1915, mais bien pour cette contribution à la physique fondamentale de la lumière. Il faut dire que les jurés du Nobel, n’avaient rien compris à sa théorie de la relativité et craignaient de distinguer quelqu’un, certes de brillant, mais qui se trompait peut-être quelque part, ce qui les aurait ridiculisés.
    Ils l’ont donc distingué pour ce qu’ils avaient compris de son oeuvre phénoménale, une toute petite partie, mais petite partie devenue à notre époque, essentielle et fondamentale pour l’avenir de l’Humanité sur toute la Terre.

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