A lire : « Grande première : un fleuve peut se défendre comme un homme » sur Néoplanète

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On a appris récemment une info importante pour les écologistes : un fleuve reconnu par le parlement de Nouvelle-Zélande comme une « entité vivante », en quoi est-ce un évènement ?

Parce que ce fleuve Whanganui, le 3ème cours d’eau du pays et considéré comme sacré par une tribu Maori qui vit à côté va désormais être défendu comme une « personnalité juridique » : en clair, ce fleuve aura des devoirs envers la société mais aussi des droits. On pourra par exemple y pêcher mais pas y déverser des polluants. C’est une première mondiale aux conséquences écologiques mais aussi économiques et politiques. Ça n’aura pas été une mince affaire puisque cela fait depuis 1870 que les Maori se battent pour défendre leur fleuve. Le ministre de la justice néo-zélandaise Chris Finlayson a expliqué reconnaître officiellement « la connexion profondément spirituelle entre la tribu Whanganui et son fleuve ancestral ». C’est beau et inattendu et cela a en prime des conséquences matérielles non négligeables. La tribu a reçu 80 millions de dollars néo-zélandais (52 millions d’euros) au titre des frais de justice après ce long marathon judiciaire ainsi que l’équivalent de 30 millions d’euros pour améliorer l’état du fleuve.

Cette décision étonnante n’est toutefois pas la première du genre dans le pays. Et les nouvelles personnalités juridiques font valoir leurs droits

En effet, en 2014, le parc national de Te Urewera dans le nord de la Nouvelle Zélande, avait déjà bénéficié d’un statut comparable mais plus proche en réalité d’une entreprise. Alors que notre fleuve, en tant que « personnalité juridique » pourra par exemple poursuivre en justice les pollueurs et défendre ses intérêts avec son propre avocat, spécialisé dans ce genre de questions. Un nouveau citoyen est donc né. Naturel et ancestral. C’est une mauvaise nouvelle pour les pollueurs et les pilleurs de tous poils qui auront des comptes à rendre dorénavant. On se prend à rêver, cher Dimitri, demain nos fleuves, forêts, océans, végétaux, animaux seront-ils des personnalités juridiques ayant les moyens de se défendre contre ce grand prédateur qu’est l’homme ?

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