Que trouve t-on au delà de notre île ?


Aujourd’hui Romain chargé de médiation Mission Energie vous fait découvrir un roman « jeunesse » qui contentera aussi bien les petits que les grands enfants – que nous sommes encore au fond de nous. Au menu, Frères d’exil de Kochka, paru aux éditions Flammarion, en 2019, et superbement illustré par Tom Haugomat.


? De quoi ça parle ?

Nani et ses parents sont contraints de fuir l’île où ils vivent, car la pluie ne cesse de tomber, et avec elle, l’eau de monter. Dans cet exil forcé, Nani doit abandonner son grand-père qui s’est dépêché de lui écrire des lettres, qu’elle emporte avec elle comme un trésor. Où les mènera ce voyage ? Quel endroit deviendra leur terre d’asile ?

 

? Pourquoi lire ce livre ?

Rarement des livres, comme celui-ci, parviendront à retranscrire avec poésie et délicatesse la tragédie qui est en jeu lors d’un exil. Que l’on soit un enfant, ou un adulte, le déracinement est toujours une souffrance. À cela s’ajoutent le doute, les errances, l’incertitude auxquels seront confrontés Nani et ses parents. Où vont-ils atterrir ? Seront-ils acceptés ? Pourront-ils refaire leur vie et qu’est-ce que cela signifie ?

Kochka sublime le sujet des migrants climatiques (et même de l’immigration en général) dans ce roman à hauteur d’enfant. C’est le tour de force de ce récit que de choisir le point de vue de Nani, une enfant à laquelle on ne peut pas rester insensible.  

On ressort bouleversé de cette lecture tant les personnages sont attachants, les situations si réelles et donc percutantes. À chaque page, on a le cœur qui se sert un peu plus… C’est le pouvoir de la littérature que de nous mettre à la place de ceux que nous ne sommes pas (encore !).

Cependant, le roman de Kochka n’est pas qu’un drame. Il est ponctué également de sagesse, d’allégresse parfois et de solidarité. En effet, Frères d’exil n’est pas qu’un récit de voyage. C’est aussi celui d’une « initiation » à la vie pour Nani – grâce aux lettres de son grand-père et aux aventures qui l’attendent loin de l’île –, obligée de grandir plus vite que tous les autres enfants.

Voilà autant de raisons pour ne pas passer à côté de cet ouvrage qui a la puissance de parler aux enfants comme s’ils étaient déjà des adultes, et de s’adresser aux adultes avec la sensibilité qui manque parfois dans les reportages TV.

Les migrants sont des êtres humains, avec des histoires, des richesses, des blessures, des espoirs…

Un commentaire

Ecrire un commentaire

    • Prislaine

    Bonjour,

    Très belle présentation de ce livre… vous me donnez envie de le lire.

    Bien à vous,

    Prislaine