Chronique film : La Mort n’existe pas, un long-métrage d’animation d’auteur qui questionne l’engagement pour l’environnement


GoodPlanet Mag’ propose désormais des chroniques sur les livres, films, documentaires, expositions en rapport avec les thématiques de l’écologie et du vivre-ensemble. Découvrez-les dans notre rubrique nos chroniques culturelles. Cette semaine, notre chroniqueuse, propose de découvrir le long-métrage d’animation La Mort n’existe pas qui sort au cinéma mercredi 1er octobre.

La Mort n’existe pas est un film d’animation dramatique franco-québécois réalisé par Félix Dufour-Laperrière. Le long-métrage doté d’une identité très marquée sort en salle le 1er octobre. Il mêle fable écologique et réflexion politique à travers une animation onirique et visuellement audacieuse, qui se distingue par des palettes de couleurs changeantes.

Un film présenté en Première mondiale dans la section la Quinzaine des cinéastes à Cannes en 2025

Intriguant, patient, violent, mais lumineux également, ce film nous invite à réfléchir sur les dilemmes de l’engagement politique, la quête de sens, et la lutte des classes.

Ce nouveau film du réalisateur de Ville Neuve et d’Archipel est remarquable autant dans ses ambitions narratives que dans son rendu artisanal « foncièrement montréalais », dixit le cinéaste.

Du cinéma d’animation d’auteur

La Mort n’existe pas est une œuvre complexe sur l’engagement, totalement habillée d’une esthétique visuelle forte. Elle se montre graphiquement audacieuse dans un style proche des estampes, des tableaux d’Hokusai. La palette des couleurs change en fonction des émotions des personnages, que celles-ci soient imaginaires ou réelles. Comme les images animées, la narration se montre mouvante et fluide. Pourtant, on est très souvent dans le doute, à l’image d’Hélène, jeune activiste qui abandonne ses camarades lors d’une attaque contre de riches propriétaires. L’action finit mal et Hélène se réfugie dans la forêt.

Est-ce que dans la vie, nous avons tous une seconde chance, comme le suggère Manon, son ancienne complice dont on ne sait s’il s’agit d’un fantôme ou d’une métamorphose… La Forêt, lieu du récit, est l’espace d’expression de ces possibles, où s’entremêlent réalités et songes. Toutes les autres voies envisageables fondent le questionnement de cette fuite. Si c’était à refaire, jusqu’où irait Hélène au nom de ses idéaux ?

Sans proposer de solutions définitives à certaines questions, le film aborde d’une certaine manière l’existence de renouveaux potentiels. De telles perspectives alimentent les thématiques écologiques présentes dans l’œuvre comme la régénération de la nature, l’engagement et sa portée, ou encore le courage et la lâcheté. Complexité des thématiques et choix artistiques tranchées font de La Mort n’existe pas un dessin animé exigeant destiné à un public adulte.

Un film métaphorique

Son titre La mort n’existe pas reflète davantage le cycle des changements humains et environnementaux que l’arrêt total du corps et de l’âme. La bande-son amplifie cette atmosphère unique et presque émouvante.

Le 4ème long métrage de Félix Dufour-Laperriere a entièrement été dessiné à la main. Pour le réalisateur, son travail s’inscrit dans une tradition : « le résultat n’est ni japonais ni américain : il est vraiment québécois. C’est du cinéma d’animation d’auteur dans la tradition de l’ONF.  [Office national du film du Canada] C’est une mise en couleur alternative avec une forte propension à l’abstraction, avec des appels de couleur. Ce qui me fait plaisir avec ce film-là, c’est que je n’ai pas changé ma façon de faire. Je viens du court métrage d’animation très “auteur”. Là, je déploie ça sous des formes longues. J’essaie de raffiner mon approche, mon propos. Mais ça reste des films faits à la main, comme on sait les faire au Québec. »

Domicruz

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