Chronique BD : Le Béton et le Bambou : Propositions pour Mayotte et le monde, faire du bambou un matériau de construction pour tous


GoodPlanet Mag’ propose des chroniques sur les livres, films, documentaires, expositions en rapport avec les thématiques de l’écologie et du vivre-ensemble. Découvrez-les dans notre rubrique nos chroniques culturelles. Cette semaine, notre chroniqueuse, après sa précédente chronique sur Révolution Bambou a eu envie de  partager avec nous la BD Le Béton et le Bambou : Propositions pour Mayotte et le monde qui aborde la plante comme matériel de construction.

Le Béton et le Bambou est un plaidoyer vibrant pour une reconstruction humaine et écologique, où Mayotte devient un laboratoire du monde. Aurélia Aurita et ses co-auteurs réussissent à transformer une enquête aride en une fable lumineuse, rappelant que la résilience naît des racines locales.

Cette bande dessinée immersive retrace une enquête de terrain menée par une dessinatrice, un ethnologue et un architecte à Mayotte, île française de l’océan Indien confrontée à un concentré de crises : urbaine (bidonvilles), migratoire, écologique (rareté de l’eau, cyclones comme Chido en 2024), sociale et économique. À travers les portraits de sept artisans-jardiniers-constructeurs mahorais, l’ouvrage explore les savoir-faire traditionnels autour du bambou et des matériaux locaux (torchis, bois), opposés au « tout béton » imposé par la modernité coloniale et post-cyclonique. Le récit, structuré comme un carnet de voyage narratif, mêle témoignages vivants, illustrations poétiques et réflexions prospectives. Il plaide pour une reconstruction hybride, respectueuse de l’environnement, en valorisant le « banga » (habitat traditionnel en bambou) comme solution résiliente et accessible. Au-delà de Mayotte, ces propositions s’adressent au monde entier, invitant à repenser l’habitat face au changement climatique.

Le récit alterne entre fable narrative (dialogues vivants, immersion sensorielle évoquant « senteurs et paysages » mahorais) et approche documentaire (schémas techniques, notes ethnographiques). Le dessin d’Aurélia Aurita, fluide et expressif, mêle portraits réalistes des artisans à des planches poétiques sur la matière (texture du bambou, lumière tropicale). La couleur vive renforce l’aspect immersif, rendant l’ouvrage accessible sans être didactique. Finalement, Le Béton et le Bambou : Propositions pour Mayotte et le monde propose une « anthropologie dessinée » qui démocratise la science.

Domicruz

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