Paris (AFP) – Le gouvernement français prévoit de dévoiler mardi des « mesures concrètes » et d’en appeler à la responsabilité des consommateurs pour répondre aux flux de colis en provenance de Chine et émanant notamment des plateformes Shein ou Temu, a indiqué Bercy vendredi.
« A eux trois, Shein, Temu et Amazon représentent un quart des ventes de mode en ligne en France », a observé le ministère de l’Economie lors d’un point presse téléphonique, en amont d’une prise de parole officielle organisée mardi à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.
L’objectif sera de « mettre la focale sur la question de la régulation des plateformes », à l’aune du conflit commercial impulsé par Donald Trump, qui « recompose les flux commerciaux » et fait craindre un « risque de déport des flux chinois vers des territoires européens, notamment la France », a exposé la même source.
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Si à date, « ce n’est pas forcément un report tel quel » qui est observé, « il y a des velléités des plateformes d’avoir une communication peut-être plus agressive et plus présente vis-à-vis des consommateurs européens », selon Bercy. Report ou pas, les flux en provenance de Chine sont en pleine expansion, alors que Donald Trump a signé début avril un décret faisant passer de 30 à 90% les droits de douane américains sur les petits colis envoyés de Chine.
La Commission européenne avait déjà indiqué précédemment qu’environ 4,6 milliards d’envois de faible valeur, à 91% en provenance de Chine, sont entrés sur le marché européen en 2024. Soit plus de 145 chaque seconde, qui y bénéficient d’une exonération de taxe douanière.
En France, 800 millions de colis d’une valeur inférieure à 150 euros ont été livrés l’an dernier sur un total de 1,5 milliard de colis, précise Bercy. Pour faire face, le gouvernement « souhaite » sensibiliser les consommateurs, mais présentera aussi « des mesures concrètes » qui devront « répondre à ce flux de marchandises, préserver la sécurité des consommateurs », et évoquer les sujets de distorsions de concurrences vis-à-vis des acteurs locaux, sans « remettre en cause un commerce » en ligne plébiscité par de nombreux consommateurs.
Interrogé sur la possibilité de mettre fin de manière unilatérale à l’exemption de droit de douanes pour les colis de moins de 150 euros, Bercy a répondu que « des analyses sont en cours » pour savoir s’il est juridiquement possible de le faire, « sachant que ce n’est pas l’intention de départ ».
C’est une « réponse, peut-être pas commune » au niveau européen, « mais du moins harmonisée » qui est recherchée, dit encore Bercy.
© AFP
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