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Aux Etats-Unis, l’espoir grandissant d’un remède pour les chauves-souris en péril

chauve-souris

Photo prise le 9 février 2013 d'une chauve-souris à Mammoth Cave, aux Etats-Unis © NATIONAL PARK SERVICE/AFP/Archives Handout

Mammoth Cave (États-Unis) (AFP) – A l’entrée de la plus longue grotte du monde, dans l’Etat américain du Kentucky, un ranger des parcs nationaux, avertit les visiteurs: à l’intérieur, un champignon ravage les populations de chauves-souris. Un drame écologique qui pourrait bientôt être enrayé, espèrent toutefois les scientifiques.

Ce champignon microscopique provoque une infection appelée syndrome du museau blanc (SMB) qui a tué des millions de mammifères volants depuis son arrivée dans l’est des Etats-Unis, il y a près de 20 ans – l’une plus grandes hécatombes pour une espèce animale dans l’histoire moderne.

Deux décennies plus tard, aucun traitement n’a été trouvé, mais les scientifiques commencent enfin à mettre en place une série de mesures visant à minimiser l’impact de la maladie.

[Lire aussi: Le saut d’espèce : quand un virus animal engendre l’émergence d’une maladie humaine]

Une source d’espoir, alors que le champignon commence à se propager dans l’Ouest américain.

« Nous sommes passés d’une situation où nous n’avions aucune idée de ce qu’il se passait à une situation où nous avons une panoplie d’outils efficaces pour différents lieux et situations », se réjouit Jonathan Reichard, spécialiste du SMB pour un organisme fédéral chargé de la préservation de la faune.

Parmi ces outils: la fumigation des animaux et des grottes pour ralentir la croissance du champignon ou encore la pulvérisation à l’été – en dehors de la période d’hibernation des chauves-souris – d’un produit chimique, le polyéthylène glycol 8000, sur les parois.

D’autres solutions prometteuses, comme un vaccin contre cette infection fongique – sont encore en cours d’expérimentation, ajoute Michelle Verant, vétérinaire pour l’agence des parcs nationaux américains, le NPS.

Grâce à « un grand nombre d’outils différents » utilisés « au bon endroit au bon moment, nous pourrons aider un certain nombre de chauves-souris à traverser la phase initiale de la maladie », estime l’experte.

Désastre écologique

Le syndrome, nommé en raison des tâches blanches qu’il provoque autour du museau (mais aussi des oreilles et des ailes), affecte les chauves-souris en hibernation, les réveillant et les forçant à dépenser leurs réserves d’énergie.

Dans plusieurs grottes américaines, des chauves-souris ont ainsi été retrouvées mortes, accrochées à côté d’autres congénères malades ou rampant au sol, se souviennent les chercheurs.

Le premier cas d’infection recensé dans la grotte de Mammoth, au Kentucky, remonte à 2013.

Le champignon n’a depuis cessé de se développer dans l’obscurité totale et la fraîcheur de son labyrinthe de tunnels.

Si la maladie n’atteint que les chauves-souris, ses répercussions sont bien plus larges, préviennent les scientifiques.

Ces mammifères volants, qui se nourrissent d’insectes, jouent en effet un rôle écologique essentiel.

Si toutes les conséquences du SMB ne sont pas encore comprises, une étude publiée récemment dans la prestigieuse revue Science lie l’effondrement des populations de chauves-souris en Amérique du Nord au recours croissants aux pesticides et à l’augmentation de la mortalité infantile chez l’homme.

[Lire aussi: La mort de chauves-souris a entraîné une hausse de l’utilisation de pesticides et des morts de nourrissons]

Tragédie silencieuse

Les Etats-Unis et le Canada hébergent plus de 40 espèces de chauves-souris la maladie touche principalement celles qui hibernent.

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Evaluer leur nombre est très compliqué, mais les chercheurs s’accordent à dire que la maladie a tué plus de 90% des chauves-souris nordiques, des blondins de Cuvier et des petites chauves-souris brunes – les trois espèces les plus touchées.

Cette dernière espèce était autrefois très présente sur le territoire.

Dans l’immense grotte de Mammoth, les chauves-souris de l’Indiana sont également affectées par la maladie, explique souligne Rick Toomey, un chercheur et responsable du parc.

Cette tragédie passe pourtant presque sous silence. Lorsqu’ils viennent pour un tour de la grotte, nombre de visiteurs ignorent jusqu’à l’existence même de cette maladie.*

© AFP

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