Chiang Mai, joyau touristique de la Thaïlande, asphyxiée par la pollution

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Des touristes face à une vue sur Chiang Mai, obscurcie par la pollution, depuis le sommet du temple Wat Phra That Doi, le 15 mars 2024 en Thaïlande © AFP Lillian SUWANRUMPHA

Chiang Mai (Thaïlande) (AFP) – Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Chiang Mai, capitale touristique du nord de la Thaïlande, est devenue l’une des villes les plus polluées du monde, contraignant visiteurs et habitants à respirer un air très toxique.

La cité aux nombreux temples, recouverte vendredi matin d’un épais brouillard de pollution, a pris la tête du classement des villes les plus polluées du monde, selon la société de surveillance de la qualité de l’air IQAir.

Le niveau de PM2,5 – des microparticules pouvant pénétrer dans le sang et être à l’origine de cancers – était qualifié de « très mauvais pour la santé », selon IQAir, et atteignait 35 fois la limite recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« C’est très élevé. Tout ce que j’ai, c’est ce masque qui est le même que celui que j’utilisais pendant le Covid », a déclaré à l’AFP Kamol, 62 ans, vendeur d’oranges sur un marché de la ville.

Chiang Mai est fréquemment touchée par des niveaux élevés de pollution au cours des premiers mois de l’année, lorsque les agriculteurs des alentours et des pays voisins brûlent les champs après la moisson pour pouvoir replanter rapidement et à moindre coût.

Les feux de forêt et les gaz d’échappement aggravent également le problème, dont la prise de conscience est récente dans le pays.

Le Premier ministre Srettha Thavisin a approuvé en janvier un projet de loi sur la pureté de l’air, face aux conséquences de plus en plus grave de cette pollution atmosphérique sur la santé des Thaïlandais.

En 2023, selon une étude officielle, 10 millions d’entre eux ont consulté un médecin en relation avec des problèmes respiratoires.

Srettha est attendu sur place vendredi et devrait rencontrer des organisations de lutte contre les incendies de forêt samedi.

« Profiter de sa journée « 

Mais les habitants de Chiang Mai – comme Kamol, le vendeur d’oranges, qui soupire et secoue la tête lorsqu’on lui pose la question – ont déclaré qu’ils n’avaient reçu aucune aide.

« Je dois faire contrôler ma santé chaque année, en particulier pour les maladies respiratoires », a-t-il déclaré.

« La pollution est toujours élevée, surtout à cette époque de l’année », a déclaré Sariya, 50 ans, alors qu’il faisait ses courses à Chiang Mai.

« Il n’y a rien que nous puissions faire puisque la pollution est toujours élevée. »

Soulignant que la ville était située dans une cuvette, ce qui n’aide pas, Sariya s’est dit « surtout inquiet » pour ceux qui ont des problèmes de santé sous-jacents.

L’année dernière, la montée en flèche des niveaux de pollution avait dissuadé les touristes internationaux de visiter la ville, laissant les vendeurs de rues dépités. Selon l’Association hôtelière locale, les Thaïlandais eux-mêmes avaient annulé massivement leurs réservations.

Mais vendredi, à Chiang Mai, les rues étaient remplies de touristes déambulant entre les monuments et ne semblant pas perturbés par le smog.

« Je n’ai pas peur de la pollution », déclare Andy, un touriste chinois de 32 ans, qui explique que son pays souffre également d’une mauvaise qualité de l’air.

« Je me contente d’apprécier la ville parce qu’elle est très belle. »

« Il faut juste continuer et profiter de sa journée », ajoute Guillaume, un touriste français en visite pour 4 jours.

© AFP

2 commentaires

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    • Peter

    C’est tout le région du nord de Thailande et les pays voisins aussi principalement a cause des agriculteurs qui brulent les champs et brulent aussi le sol des forets, et tout dans un période de l’année quand il ne pleut jamais. C’est dificile de changer la mentalité des paysans, mais je penses qu’ils brulent beaucoup moins qu’il y a 2 ou 3 ans. Le probleme continue aussi parce que ils brulent encore beaucoup en Birmanie et Laos et le vent souffle la fumée vers la Thailande, chose que la Thailande ne peut rien faire.

    • Patrice DESCLAUD

    Pourrait-on dire qu’on a les élus et décideurs qu’on mérite ? Cela dépend comment ils sont élus, par quel régime, démocratique ou pas ? La pollution de l’air (comme d’autres) reste le résultat des activités humaines et bien souvent d’une forme de capitalisme qui ne jure que par le profit.
    Alors qu’en conclue-t-on et qu’en résulte-t-il ?
    Très interpellant ?
    Pat-22