Climat, pauvreté: Macron détaille les « sept piliers » de sa « doctrine »

climat macron pauvreté

Emmanuel Macron et Elisabeth Borne à Colleville-Montgomery dans le Calvados le 6 juin 2023 © POOL/AFP/Archives Ludovic MARIN

Paris (AFP) – Emmanuel Macron a réitéré sa volonté d' »accélérer en même temps sur le plan de la transition écologique et de la lutte contre la pauvreté », un de ses sujets de prédilection, en détaillant les « sept piliers » de sa « doctrine » dans une tribune dans le quotidien Le Monde publiée vendredi.

Le chef de l’Etat a de nouveau plaidé pour « créer les conditions d’un choc financier » pour aider les pays émergents à mettre en place des politiques « budgétaire et monétaire non orthodoxes ».

« Il nous faut mobiliser, au-delà des financements publics, de nouveaux mécanismes d’assurance privée face au risque climatique », estime-t-il, en annonçant pour le premier semestre 2024 « un premier paquet pour l’adaptation au changement climatique et les pertes et préjudices » au Bangladesh d’un milliard d’euros investis par l’Agence française de développement.

La France et le Kazakhstan organiseront, par ailleurs, « en septembre 2024 » un « sommet One Planet en marge de la prochaine Assemblée générale des Nations unies » sur le sujet particulier de l’accès à l’eau et ses « mécanismes de gouvernance à l’échelle mondiale », indique-t-il.

A deux jours de ses traditionnels vœux aux Français, le chef de l’Etat fait de nouveau un pas de côté dans l’espoir d’éteindre la polémique et la crise politique nées de sa loi sur l’immigration, en insistant sur l’un de ses sujets de prédilection: la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat.

Objectif « non négociable », rappelle-t-il dans sa tribune, « les pays les plus avancés, qui sont aussi ceux qui ont le plus émis de CO2 depuis la révolution industrielle, doivent sortir des énergies fossiles ».

Il appelle à aider les pays émergents dans leurs transition, en « accélér(ant) le financement des énergies renouvelables mais aussi de l’énergie nucléaire, dont le rôle est clé ».

Concernant la préservation de la biodiversité, la troisième conférence des Nations unies sur l’océan se tiendra à Nice en juin 2025, une initiative conjointe de la France et du Costa-Rica.

Élément plus récent de sa « doctrine »: le financement de la préservation des forêts à l’étranger. Trois partenariats, pour un montant total de plus de 200 millions d’euros, ont été annoncés par Emmanuel Macron à la COP28 pour protéger les forêts tropicales de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Congo-Brazzaville et de la République démocratique du Congo, qui stockent du CO2.

Ces accords font mention de « crédits carbone et biodiversité », sans détails, alors que les bénéfices sociaux et environnementaux de ces outils sont régulièrement remis en question.

Dans sa tribune, le président appelle à « une réforme en profondeur du marché volontaire pour l’échange de crédits carbone » qui permettent actuellement à des entreprises de compenser leurs émissions pour atteindre leurs objectifs de neutralité.

Il appelle aussi à la création d’une « Bourse internationale du carbone et de la biodiversité » avec des « critères suffisamment ambitieux pour éviter le greenwashing », à laquelle les « acteurs publics » pourraient participer au même titre que les entreprises. La COP28 a pourtant échoué à créer un mécanisme international supervisé par l’ONU, prévu par l’accord de Paris pour réguler les crédits carbone.

© AFP

À lire aussi

Quand les 1 % les plus riches émettent plus de gaz à effet de serre que les deux tiers de la population mondiale

4 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Balendard

    Pour limiter le réchauffement climatique il pourrait aussi éviter de mettre en avant une chaîne énergique comme le nucléaire qui dissipe dans l’atmosphère une quantité d’énergie thermique en le réchauffant sensiblement deux fois supérieure à l’énergie électrique électrique produite

    • Jean-Pierre Bardinet

    Macron veut accélérer en même temps la transition écologique et de la lutte contre la pauvreté. Décidément, Macron ne comprend toujours pas que transition écologique = inflation, baisse de pouvoir d’achat et augmentation de la pauvreté. Les raisons en sont connues : taxes carbone, inflation normative et réglementaire, taxes sur les carburants, taxes cachées pour subventionner éolien et solaire, politique électrique du « en même temps » avec nucléaire ET EnR, ce qui double les dépenses.

    • Jean-Pierre Bardinet

    Durant la COP28, la Chambre de Commerce africaine a déclaré : on veut des énergies fossiles. Les Africains ont bien compris qu’ils n’ont nul besoin d’éolien et de solaire, ce qui serait du néo-colonialisme qui les empécherait de se développer. Ils veulent une électricité pilotable, fiable, abondante et bon marché, donc ils se tournent vers les centrales à charbon. Et ce que leur propose Macron, ils n’en ont rien à cirer.

    • Guy J.J.P. Lafond

    Merci pour cette mise à jour.
    Je retient ici que la France désire prendre le taureau par les cornes en ce qui concerne tous ls nouveaux défis associés à la biodiversité et au réchauffement climatique sur Terre. Bravo pour ce bon leadership avoué!
    La France est pro-active et cherche à développer des liens diplomatiques plus forts avec des pays parmi les moins développés.
    Les plus grands producteurs d’armes sur Terre, les États-Unis et la Russie, y gagneraient, je crois, à prendre exemple sur la France et l’Union européenne.
    Ce n’est certainement plus le temps de faire la guerre ou d’encourager à faire la guerre sur notre si fragile planète bleue, la Terre!
    Et en effet, à propos de l’énergie nucléaire, il s’agit d’un enjeu délicat. Il est vrai qu’on ne peut pas faire la transition énergétique avec une combustion inchangée de pétrole, de charbon et de gaz naturel. C’est la même chose avec le nucléaire qui est une énergie plus propre mais qui accumule des déchets radioactifs dangereux.
    La solution se trouve dans les comportements de tous et chacun. Faisons les meilleurs choix. Il en va de l’avenir des enfants.
    @Guy J.J.P. Lafond
    Bénévole à pied, à vélo et en transport en commun à Montréal;
    Bon serviteur de l’État canadien qu’on a mis en prison en 2019 en Ontario;
    Montréal et bientôt Ottawa de nouveau.
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329
    P.S.: je saisis cette occasion pour souhaiter une bonne année 2024 à toute l’équipe de GoodPlanet Info qui fait de l’excellent travail en nous informant sans cesse sur des enjeux cruciaux pour la protection de la vie et de la biodiversité sur Terre.