Canicule « inédite » et pollution à Paris vendredi

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La basilique du Sacré-Cœur et des toits de zinc lors d'une vague de chaleur à Paris, le 7 septembre 2023 © AFP Geoffroy Van der Hasselt

Paris (AFP) – Un épisode de chaleur « inédit » pour un mois de septembre: 14 départements d’Ile-de-France et du Centre-Val de Loire seront vendredi midi en vigilance orange canicule, une première si tard dans l’année, une chaleur qui contribue à générer une pollution importante de l’air à Paris.

Le match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby, vendredi soir à Saint-Denis, se jouera donc dans une atmosphère chaude (28°C en soirée) et polluée, après une semaine où Paris a connu plus de 30°C chaque jour, comme dans de nombreuses régions de France.

Les températures maximales atteindront encore 34 à 36 degrés, avec des pointes à 37 en Centre-Val de Loire. Et les températures nocturnes vont même augmenter, selon Météo-France. Une suite exceptionnelle au 4e été le plus chaud jamais mesuré en France, et le plus chaud au niveau mondial.

« C’est la première fois qu’une vigilance orange canicule est déclenchée au-delà de la période estivale, depuis la mise en place de la vigilance pour ce phénomène en 2004 », a précisé Météo-France.

Selon les climatologues, le réchauffement climatique d’origine humaine rend les canicules plus fréquentes et plus sévères, mais aussi plus précoces et plus tardives.

Quelque 37 autres départements, majoritairement dans la moitié nord du pays, sont au cran en-dessous, en vigilance jaune (soyez vigilants), ce qui a entraîné une augmentation des niveaux de pollution dans plusieurs régions.

Plusieurs préfectures ont réduit la vitesse de circulation et interdit des brûlages à l’air libre.

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Danger ozone

Les fortes chaleurs et l’ensoleillement réagissent avec les gaz d’échappement des voitures et camions et des composés organiques volatils pour générer de l’ozone, un gaz nocif en basse altitude qui provoque des problèmes respiratoires et des crises d’asthme.

C’est ce que subit l’Ile-de-France depuis mercredi, avec « un vent faible empêchant la dispersion de la pollution », a indiqué l’organisme Airparif, qui estime qu’aucune amélioration « franche » n’est à attendre avant le début de semaine prochaine.

Cet épisode « aussi tardif dans la saison estivale est rare », ajoute cette association régionale de surveillance de la qualité de l’air, soulignant « les liens étroits entre pollution de l’air et changement climatique ».

La préfecture de police a mis en place depuis mercredi des mesures de restriction de la circulation pour réduire les émissions, sans déclencher la circulation différenciée.

Pollution généralisée

Dans les Hauts-de-France, le Nord et le Pas-de-Calais subissent depuis jeudi un épisode de pollution aux particules PM10 (diamètre inférieur à 10 microns, souvent générées par les chantiers, le chauffage et les usines), qui viennent en l’occurrence de l’est de l’Europe.

« Des niveaux relativement élevés » se maintiendront toute la fin de semaine, selon l’Observatoire régional Atmo Hauts-de-France.

En Bretagne, le Finistère et l’Ille-et-Vilaine sont aussi concernés depuis jeudi par une réduction de la vitesse en raison des particules fines, de plusieurs sources (locales et poussières du Sahara).

Il a également été recommandé depuis mercredi aux automobilistes de réduire leur vitesse sur les routes des Landes, du Pays Basque et du Béarn en raison d’un pic lié aux poussières de sable du Sahara amenées par le vent.

© AFP

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