L’agence météo de l’ONU se choisit un chef pour renforcer la lutte contre le changement climatique

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Le bâtiment de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) en août 2019 à Genève © AFP/Archives FABRICE COFFRINI

Genève (AFP) – Le scrutin pour désigner le nouveau chef de l’Organisation météorologique mondiale, qui joue un rôle essentiel dans la surveillance et l’anticipation des effets du changement climatique, a débuté jeudi à Genève.

Le vote à bulletin secret a débuté peu après 07H15 GMT, a indiqué une porte-parole, précisant que pour être élu il fallait une majorité des deux tiers.

Quatre personnalités de l’OMM ont présenté leur candidature dont deux femmes, qui peuvent prétendre à devenir la première directrice générale de la vénérable organisation onusienne.

Le rôle de l’OMM n’a fait que grandir ces dernières années et elle a mis l’emphase sur de nouveaux systèmes de surveillance et d’alerte destinés à sauver des vies face aux dérèglements climatiques mais aussi à mieux comprendre et anticiper les profondes modifications qu’ils provoquent.

L’actuel directeur général, le Finlandais Petteri Taalas, en a fait une priorité, mais après deux mandats il ne peut pas se représenter.

L’une des candidates est l’actuelle numéro deux de l’OMM, la secrétaire générale adjointe russo-suisse Elena Manaenkova; l’autre est la première vice-présidente Celeste Saulo, directrice du Service météorologique national argentin.

Elles sont en compétition avec le numéro trois de l’organisation, le Chinois Zhang Wenjian, dans le sillage de la diplomatie très proactive de Pékin au sein du système onusien et le deuxième vice-président Albert Martis, originaire de de Curaçao, l’île nation des Caraïbes.

 Argentine ou Chine ?

Les quatre candidats se sont présentés au Congrès samedi, et le discours de Mme Saulo a reçu un accueil particulièrement chaleureux de la salle.

Selon plusieurs sources, la cheffe de la météo argentine et son concurrent chinois font la course en tête.

Mme Saulo, 59 ans, dirige l’agence météorologique argentine depuis 2014. Elle est la première femme à occuper le poste de première vice-présidente de l’OMM.

Dans sa profession de foi, l’Argentine se dit « passionnée par la météorologie et la résolution des défis mondiaux associés au changement climatique, aux risques naturels et à la vulnérabilité croissante des peuples ».

Zhang Wenjian, 67 ans, a occupé la fonction d’administrateur adjoint de l’Administration météorologique chinoise de 2006 à 2008.

Sa candidature « démontre le ferme soutien de la Chine à l’OMM et l’engagement ferme de la Chine en faveur de la réduction des risques de catastrophe dans le monde », a déclaré la représentation chinoise à Genève, notant que la Chine est le deuxième contributeur au budget ordinaire de l’OMM, après les Etats-Unis.

Pour sa part, Elena Manaenkova a commencé sa carrière en hydrométéorologie en Russie et a passé les 20 dernières années au sein de l’organisation. La candidate, âgée de 58 ans a été secrétaire générale adjointe de 2010 à 2016 avant de devenir la numéro deux.

Albert Martis, 57 ans, dirige le service météorologique de Curaçao depuis 2010 et le Premier ministre de l’île Gilmar Pisas a souligné que le candidat avait modernisé le service météo en le centrant sur les usagers.

L’élection est le point d’orgue du Congrès météorologique mondial, l’assemblée générale des 193 Etats et territoires membres de l’OMM, qui a lieu tous les quatre ans seulement.

« La priorité de ce Congrès est d’intensifier la réponse de l’OMM au changement climatique, de faire plus pour renforcer l’aide aux pays en matière d’adaptation au climat », a rappelé mardi la porte-parole Clare Nullis aux journalistes.

« Nous ne pouvons pas empêcher les conditions météorologiques de devenir plus extrêmes, mais nous pouvons sauver des vies. »

L’OMM surveille aussi systématiquement la montée du niveau de la mer, l’évolution des températures, de la fonte des glaciers et d’autres indicateurs de la dégradation du climat.

M. Taalas a notamment réussi à convaincre de la nécessité de mettre en place un réseau véritablement mondial d’alerte précoce de phénomènes météo extrêmes pour sauver des vies, en particulier dans les pays en développement.

Le Congrès, qui s’est ouvert le 22 mai et se termine vendredi, a décidé de faire de la cryosphère une priorité absolue, compte tenu des impacts croissants de la fonte des glaces de mer, des glaciers et du pergélisol.

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Il a aussi lancé un nouveau projet de surveillance des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement mais encore mal quantifiés au niveau mondial faute d’un réseau assez pérenne et dense.

Il incombera à celui ou celle qui lui succédera de mettre en œuvre ces diverses initiatives, une fois en poste à partir du 1er janvier 2024.

© AFP

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