Des milliers d’évacués dans l’est du Canada, ravagé par des feux « sans précédent »

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Photo diffusée par le gouvernement de la province de Nouvelle-Ecosse le 31 mai 2023 d'un bombardier d'eau au-dessus d'un incendie près du lac Barrington, dans le comté de Shelburne, au Canada © Gouvernement de Nouvelle-Ecosse/AFP Handout

Montréal (AFP) – La province canadienne de la Nouvelle-Ecosse a demandé mercredi l’aide de l’armée et des Etats-Unis face à d’importants feux de forêts dans l’est du pays, dont un menace les environs de la ville d’Halifax, entraînant l’évacuation de milliers d’habitants.

« Nous traversons une crise dans la province et nous voulons, nous avons besoin et nous accepterons tout le soutien que nous pourrons obtenir », a déclaré Tim Houston, Premier ministre de cette province située sur la côte atlantique, lors d’une conférence de presse.

« Ces incendies sont sans précédent », a-t-il ajouté.

A Ottawa, le Premier ministre Justin Trudeau a qualifié la situation de « déchirante » et a promis un soutien sans faille, soulignant que l’aide était en route.

Des lances à eau supplémentaires fournies par l’Ontario, des pompiers venus en renfort d’Etats américains, une douzaine de bombardiers d’eau envoyés par des régions voisines et les gardes-côtes se sont déjà joints aux efforts déployés pour éteindre les flammes.

« Les gens sont fatigués, frustrés et effrayés », a déclaré Mike Savage, le maire de la capitale provinciale, Halifax. Plus de 16.000 habitants du nord-ouest de la ville ont déjà été évacués.

Températures record

Mercredi, 14 feux de forêt étaient actifs en Nouvelle-Ecosse, dont trois considérés comme hors de contrôle.

Quelque 200 maisons et infrastructures ont été détruits, mais aucun blessé n’a été signalé.

« C’est ma vie » qui est partie en fumée, a raconté en larmes Terri Kottwitz à la chaîne publique CBC, en faisant allusion à sa maison et à son entreprise qui ont été réduites en poussière par les feux.

Janis Churchill-Moher, une autre habitante évacuée d’un village dans le sud de la province, a elle dit ne pas savoir si sa maison était encore debout.

« Nos voisins ont des fermes et ils ont tout juste eu le temps de prendre leurs enfants et autant d’animaux qu’ils le pouvaient avant de fuir », a-t-elle raconté.

Plus de 2.000 personnes ont reçu l’ordre d’évacuer le sud de la province en début de semaine, compte tenu de la propagation des feux.

Le temps sec et les records de température attendus dans les jours à venir font par ailleurs craindre aux autorités que la lutte contre les incendies ne dure dans le temps.

La fumée des incendies qui ravagent la province depuis trois jours a même atteint la côte atlantique des Etats-Unis, occasionnant des pics de pollution d’air dans l’Etat du New Jersey et dans certaines parties de la Pennsylvanie.

Le Premier ministre de Nouvelle-Ecosse a annoncé mardi l’interdiction de toute activité dans les forêts de la province, y compris la randonnée ou la pêche.

« Arrêtez de jeter des mégots par la fenêtre de votre voiture. Arrêtez tout simplement. Nos ressources sont incroyablement sollicitées en ce moment même pour lutter contre les incendies existants », a-t-il plaidé, soulignant que plus d’une douzaine de feux illégaux avaient été signalés cette semaine.

Ces incendies surviennent après que de nombreux feux de forêt ont dévasté en mai la province d’Alberta, dans l’ouest du Canada, ravageant près d’un million d’hectares et occasionnant l’évacuation de plusieurs dizaines de milliers d’habitants.

Mardi, 800 habitants de Fort Chiepwyan, au nord de la province d’Alberta, ont dû être évacués en avion tandis que les incendies s’intensifiaient dans ce hameau isolé.

Selon des statistiques gouvernementales, le nombre de feux de forêt enregistrés au Canada a pourtant diminué depuis les années 1980, sûrement du fait des politiques de prévention d’incendie.

Mais ces dernières années ont été marquées par des incendies plus intenses et plus ravageurs.

L’Ouest du Canada a été particulièrement frappé ces dernières années par des événements météorologiques extrêmes, dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le réchauffement climatique.

© AFP

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